Trappes © Belga

France: un homme abattu après avoir tué sa mère et sa soeur près de Paris

Le Vif

Un homme armé d’un couteau a tué sa mère et sa soeur et blessé grièvement une troisième personne, jeudi près de Paris, avant d’être tué par la police, les autorités tentant de déterminer si cet acte revêtait un caractère terroriste.

Après les faits commis à Trappes, commune défavorisée au sud-ouest de Paris, l’assaillant s’est retranché dans un pavillon, dont il est sorti en menaçant les forces de l’ordre, qui l’ont alors abattu, a indiqué à l’AFP une source policière.

« L’individu a été neutralisé », a confirmé sur Twitter le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.

Les deux personnes tuées sont la mère et la soeur de l’assaillant, a annoncé à l’AFP une source proche de l’enquête, ce qui semble favoriser la piste d’un différend familial, et non l’hypothèse terroriste. Les autorités disaient cependant dans la matinée n’exclure aucune piste.

Le parquet antiterroriste n’a pas été saisi, malgré une revendication effectuée peu après par le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Selon l’EI, le « combattant » de Trappes a commis l’attaque « à la faveur des appels à cibler des ressortissants des pays de la coalition » internationale anti-EI, a indiqué l’agence de propagande du groupe Amaq.

La crédibilité des revendications de l’organisation terroriste est cependant de plus en plus contestée par les experts, alors qu’EI tente de compenser sa déroute sur le terrain.

– Filière d’islam radical –

Mercredi, dans un message diffusé mercredi sur Telegram par des comptes pro-EI, le chef d’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, a appelé ses partisans à poursuivre le « jihad » dans le premier enregistrement qui lui est attribué en près d’un an.

Le « calife » auto-proclamé appelle à « frapper pour terroriser », exhortant ses partisans en Occident à mener des attaques à l’explosif ou à l’arme blanche « sur leurs terres ».

Cet enregistrement a été diffusé alors que l’EI est acculé en Syrie et a été chassé de tous les centres urbains d’Irak après avoir contrôlé de vastes territoires dans ces deux pays.

L’assaillant de Trappes était fiché pour des faits d’apologie du terrorisme remontant à 2016, selon la source proche de l’enquête.

Trappes, commune pauvre de la grande banlieue de Paris, est réputée pour abriter une filière de l’islam radical. D’après une source antiterroriste, une cinquantaine de personnes de cette filière sont parties combattre en Irak et en Syrie.

Le gouvernement a placé cette ville de 30.000 habitants sur la liste des trente quartiers de « reconquête républicaine » impliquant des moyens et des effectifs supplémentaires pour la police.

L’attaque intervient alors que la France vit depuis 2015 sous une constante menace terroriste depuis la vague d’attentats jihadistes sans précédent, et a été frappée deux fois cette année au cours d’attaques qui ont fait cinq morts.

La vague d’attentats jihadistes en France a fait 246 tués en plus de trois ans, dont le dernier a succombé à une attaque au couteau dans le centre de Paris le 12 mai dernier.

Au total, 51 attentats ont été déjoués depuis janvier 2015.

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