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En pleine saison touristique, la Tour Eiffel fermée en raison d’un conflit social

Le Vif

La Tour Eiffel, monument emblématique de Paris visité par plus de six millions de personnes par an, a été fermée mercredi après-midi par la direction en raison d’un conflit avec le personnel dénonçant des « files d’attente parfois monstrueuses ».

Les accès à la tour ont été fermés à 16h00, indiquait un panneau au pied du monument, en pleine saison touristique. Les visiteurs déjà à l’intérieur ont cependant pu rester, la tour n’étant pas évacuée. La Société d’Exploitation de la Tour Eiffel (SETE) n’a pas été en mesure d’indiquer quand le monument rouvrirait.

Selon la direction, la fermeture de la « Dame de fer », comme on surnomme la tour en France, fait suite à la suspension des négociations en début d’après-midi avec les syndicats, laissant des dizaines de touristes dépités. « On était là depuis deux heures et demie. On a attendu pour rien », peste Hector, qui était tout juste sur le point de monter dans les ascenseurs quand ils ont fermé. « On va regarder comment ça se passe pour demain », dit le touriste, venu du Mexique avec sa femme et ses enfants. La Coréenne Yunhyie Park, elle, n’en croit pas ses yeux : « hier, on a regardé (sur internet) et on espérait que ce ne soit pas vrai, mais finalement, c’est vrai! », s’étonne-t-elle. « On part demain… C’est vraiment dommage. »

La querelle tourne autour d’un projet de réorganisation des files d’attente pour ce monument de plus de 300 mètres de haut, intimement lié à l’identité de Paris, érigé en 1889 pour l’exposition universelle. La SETE dit « espérer que les organisations syndicales reprendront les négociations au plus vite, afin que les visiteurs puissent accéder à nouveau à la tour Eiffel ».

Les syndicats CGT et FO avaient déposé un préavis de grève pour jeudi, dénonçant « des files d’attente parfois monstrueuses », générées selon eux par l’accueil des visiteurs munis de billets vendus en prévente, pour accéder à la Tour à des créneaux horaires spécifiques.

« Jusqu’à 3 heures d’attente »

« Lors de la phase de négociations rouverte ce matin (mercredi), la SETE a proposé aux organisations syndicales de tester, pendant le mois d’août, le dispositif d’accueil qu’ils souhaitent voir mis en place. Malgré cette proposition ouverte à une solution alternative, les organisations syndicales ont fait le choix de quitter la table des négociations », selon un communiqué de la SETE diffusé mercredi soir.

Les syndicats ne contestent pas la décision de monter à 50% la proportion de tickets ouverts à la réservation par créneau horaire (contre 20% précédemment), mais déplorent que le choix de la direction de réserver l’un des deux piliers d’entrée à l’accueil de ces visiteurs engendre des files d’attente « souvent totalement déséquilibrées » : jusqu’à 3 heures pour les billets classiques et 1 heure pour les billets horodatés à certains créneaux horaires, selon la CGT. « La file d’attente pour les visiteurs achetant leur billet sur place est pour l’heure incontournable », répond la SETE dans son communiqué. « Elle s’estompera dans le temps, au fur et à mesure que la proportion de billets vendus en ligne augmentera », assure-t-elle.

La société revendique « 10.000 » billets horodatés vendus chaque jour et assure que « le temps d’attente est très faible ». « Pour les visiteurs sans billet, le temps d’attente aux caisses au pied de la tour Eiffel reste identique à l’année dernière alors que le nombre de visiteurs a augmenté », affirme-t-elle. « Ce dispositif a été accompagné d’un important renfort d’effectifs », selon la SETE, qui parle d’une « trentaine d’emplois », sur un total d’environ 300, et assure avoir « impliqué ses collaborateurs » dans la mise en place du dispositif. « Au-delà du gâchis généré en termes d’efficacité, insatisfaction des visiteurs (…) les agents d’accueil sont à bout », fustige la CGT.

La Tour Eiffel a accueilli 6,2 millions de visiteurs en 2017. Elle a été à plusieurs reprises touchée par des grèves : en octobre dernier, elle avait été fermée au public en raison d’un arrêt de travail de ses salariés, et en septembre, elle avait été partiellement fermée dans le cadre d’une manifestation nationale contre la réforme du Code du travail.

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