En Arctique, la banquise à son niveau le plus faible pour octobre © belga

Réchauffement climatique: « La banquise fond deux fois plus vite que prévu »

C’est ce qu’estime une étude britannique rendue publique ce vendredi.

La banquise située sur les côtes de l’Arctique fond jusqu’à deux fois plus vite qu’estimé jusqu’ici, selon une étude, rendue publique vendredi par l’University College London (UCL), aux implications inquiétantes pour le réchauffement climatique. L’étude, parue dans la revue The Cryosphere, conclut que la glace dans les principales régions côtières arctiques s’amincit à un rythme de 70 à 100% plus rapide que le consensus établi.

Mise à jour des cartes

Cause de cette réévaluation spectaculaire: l’utilisation par les chercheurs de cartes plus récentes concernant l’épaisseur de la neige au-dessus de la glace, qui prennent cette fois-ci en compte l’impact de plusieurs décennies de changement climatique. L’épaisseur de la banquise est en effet estimée en mesurant la hauteur de la glace au-dessus de l’eau, une mesure faussée par la quantité de neige qui pèse sur la banquise.

« Les calculs précédents sur l’épaisseur de la banquise étaient basés sur une carte de la neige mise à jour pour la dernière fois il y a 20 ans », a expliqué le doctorant Robbie Mallett, qui a dirigé l’étude.

« Comme la banquise commence à se former de plus en plus tard dans l’année, la neige qui la recouvre a moins de temps pour s’accumuler », poursuit-il. « Nos calculs tiennent pour la première fois compte de cette diminution et suggèrent que la banquise fond plus rapidement que nous le pensions. »

« Une avancée majeure »

Les chercheurs ont utilisé un satellite de l’Agence spatiale européenne pour calculer la hauteur de la glace au-dessus de l’eau et en déduire son épaisseur totale réelle, complétant cette estimation avec un nouveau modèle pour calculer l’épaisseur de la neige, développé avec l’Université d’État du Colorado (Etats-Unis).

Combinés, ces résultats leur ont permis de mesurer le taux global de diminution de la glace, ainsi que sa variabilité d’une année à l’autre.

Cela constitue « une avancée majeure » pour rendre « plus précise l’interprétation des données que nous recevons des satellites », a estimé la professeure Julienne Stroeve, co-autrice du rapport, rappelant que l’Arctique se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne mondiale. L’épaisseur de la banquise constitue par ailleurs un « indicateur sensible de la santé de l’Arctique », a ajouté M. Mallett.

« Elle est importante car une glace plus épaisse agit comme une couverture isolante, empêchant l’océan de réchauffer l’atmosphère en hiver, et protégeant l’océan du soleil en été », a-t-il expliqué, ajoutant qu’une « glace plus mince avait également moins de chances de survivre pendant la fonte estivale ».

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