Lumière rose et système hydroponique. © getty images

Growing Underground: du bunker souterrain à l’assiette

Rosanne Mathot
Rosanne Mathot Journaliste

Sous une lumière rose, à 33 mètres sous Clapham High Street, 6 000 m2 d’espace agricole sont mis à profit pour cultiver, sans pesticides, des légumes, laitues, herbes aromatiques et microgreens, ces pousses et graines germées savoureuses et bourrées de vitamines et de fibres, de type chou frisé, bourrache, roquette, radis, etc.

Growing Underground, la première ferme souterraine du monde, prospère à Londres, dans deux tunnels d’un bunker datant de la Seconde Guerre mondiale. Sous une lumière rose, à 33 mètres sous Clapham High Street, 6 000 m2 d’espace agricole sont mis à profit pour cultiver, sans pesticides, des légumes, laitues, herbes aromatiques et microgreens, ces pousses et graines germées savoureuses et bourrées de vitamines et de fibres, de type chou frisé, bourrache, roquette, radis, etc.

Le système hydroponique – dont le substrat est composé de tapis recyclés – permet de doubler la production, tout en économisant 70% d’eau par rapport au volume requis pour les méthodes conventionnelles. La quantité d’électricité nécessaire est également minime, puisque la température du bunker est constante, à 15°C. Selon les besoins, l’air peut être réchauffé à 20 ou 25° C grâce à des ampoules LED. Et la ventilatio existante fait naturellement circuler la chaleur. En mettant ainsi à profit un tel espace, les fermiers citadins de Growing Underground récoltent, conditionnent et livrent leurs produits à des restaurants et des magasins de primeurs. L’idée est de disposer d’un système économique rentable permettant d’exploiter des sites désaffectés de proximité afin de limiter l’empreinte carbone, l’énergie nécessaire et le temps de transport des produits.

Vers une autonomie alimentaire en milieu urbain.

A son lancement, le projet londonien était une première mondiale mais d’autres villes s’en inspirent désormais, faisant un (petit) pas vers une autonomie alimentaire en milieu urbain. Sydney, par exemple, a recyclé d’anciens parkings souterrains dans le même but. Aux Etats-Unis, la désertique Las Vegas devrait se voir équipée d’une ferme verticale par la firme Oasis Biotech. Dubaï construit la plus grande exploitation agricole hydro-ponique au monde. Un choix sensé, à l’heure où l’ONU met en garde: d’ici à la moitié du siècle, il nous faudra produire 60% de nourriture supplémentaire pour alimenter une population de 9,3 milliards d’humains, dont 80% vivront dans des villes. Les ressources étant limitées, il n’y a pas d’autre choix que de lancer d’urgence une révolution verte. Sans oublier que ces fermes souterraines et verticales permettraient d’éviter l’extension de la déforestation et de laisser les terres aujourd’hui réquisitionnées par l’agriculture intensive retourner à l’état sauvage pour abriter une nouvelle biodiversité.

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