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Doubler les énergies renouvelables doperait la croissance et l’emploi mondial

Stagiaire Le Vif

C’est ce qui ressort d’un rapport publié par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena). Il établit que si la production d’énergie verte doublait d’ici 2030, le PIB mondial se verrait booster de 0,6 à 1,1% soit 630 et 1170 milliards de dollars par an et créerait environ 24 millions d’emplois.

En janvier dernier, soit quelques jours à peine après la fin de la Conférence internationale sur le climat de Paris (COP21), l’Agence intergouvernementale fondée en 2009 pour favoriser la transition vers les énergies renouvelables avait communiqué un rapport qui appelait à la mobilisation.

Dans un second rapport publié le jeudi 17 mars à Berlin, lors de la conférence internationale sur l’énergie renouvelable, l’Irena a détaillé plus en profondeur son étude. Si la filière verte de l’énergie passe de 18% actuellement, à 36% de la consommation totale en 2030, ce ne serait pas sans quelques efforts.

L’investissement serait certes colossal (700 milliards d’euros), qui entraînerait une augmentation du coût du système énergétique mondial (260 milliards par an) mais il aura pour effet de réaliser une économie bien supérieure à ce chiffre. On parle de 4 à 15 fois la somme évoquée, soit 1100 à 3800 milliards d’euros.

Une opportunité économique, sociale, environnementale

L’enquête nous apprend que pour mener à bien ce projet de grande envergure, il faudrait réduire les dépenses liées au changement climatique et à la pollution. Une des conséquences positives de cette transition énergétique serait une amélioration de la qualité de l’air, responsable aujourd’hui de plus de 4 millions de morts par an.

« Augmenter les productions d’énergie renouvelable n’est pas que profitable économiquement, mais elle démontre aussi une grande conscience environnementale et sociale », a déclaré Adnan Amin, directeur de l’Agence. « Cette transition aboutirait à la création de millions d’emplois, sauverait énormément de vies et permettrait au monde de limiter la hausse de la température à deux degrés, comme le prévoit l’accord de Paris ».

Il reste encore du chemin

L’étude s’est basée sur les projections des principaux consommateurs d’énergie à l’échelle du monde, comme les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie, la France… et même la Belgique. Quand on analyse les choix politiques en matière de transition énergétique de ces pays, on remarque qu’on est encore loin d’atteindre les 36% à l’horizon 2030. On parle plutôt, à peine, de 21%. Pour atteindre le chiffre escompté, il faudrait que le taux de développement annuel en matière d’énergie renouvelable soit multiplié par six. L’Union européenne s’est fixé 27% comme objectif d’ici 2030, mais devrait amplement dépasser ce seuil.

La Belgique devra faire des efforts

13% de l’énergie totale consommée en Belgique doit être renouvelable pour l’horizon 2020, selon le seuil fixé par l’Union européenne. Or, selon le bureau du Plan, si la Belgique continue la même politique énergétique actuelle, la part renouvelable n’atteindra pas les 10%.

Maxime Defays

Source : Le Monde

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