COP 26 – 9% des Belges ont « changé radicalement de style de vie » pour le climat

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Les comportements indivuduels peuvent-ils réellement avoir un impact dans la crise climatique ? 67% des Belges estiment en tout cas pouvoir faire la différence. Beaucoup seraient prêts à diminuer leurs déplacements en avion, manger moins de viande et réduire leur… streaming vidéo.

« Remarquez à quel point votre esprit insiste sur votre impuissance face au réchauffement climatique – et refusez de l’accepter. Remarquez-le, puis réfutez-le. Votre schéma de pensée ne mettra guère longtemps à évoluer », écrivent Christiana Figueres et Tom Rivett-Carnac dans Inventons notre avenir! (Albin Michel, 2021). Vu l’ampleur du défi environnemental et climatique, les actions personnelles peuvent-elles vraiment changer la donne? Selon les résultats d’une enquête de la Banque européenne d’investissement (BEI), 67% des Belges estiment pouvoir faire la différence dans une « large » ou une « certaine » mesure. C’est moins que la moyenne européenne (72%) et qu’un pays comme la Chine (84%). Si seuls 9% des Belges disent avoir « changé radicalement de style de vie » pour limiter le changement climatique, 65% d’entre eux estiment avoir fourni des « efforts limités ».

C’est précisément à la lisière de ce qu’il est possible ou non de sacrifier que se situent les limites d’un grand nombre de ménages. Toujours selon l’enquête de la BEI, les citoyens belges sondés se disent prêts, avant tout, à limiter leurs déplacements en avion (39%), puis le streaming vidéo (21%), la consommation de viande (17%) et l’achat de nouveaux vêtements (14%). Le renoncement à l’usage de la voiture personnelle n’arrive qu’en dernière place (9%).

Dans sa campagne « Climat: arrête d’en faire des tonnes! », l’asbl Ecoconso résume l’effort à fournir pour 2030: alors que la Belgique émet douze tonnes de CO2 par personne et par an à l’heure actuelle, il convient de limiter ces mêmes émissions à 5,4 tonnes. Parmi les pistes d’action: consommer 20% de chauffage en moins (- 790 kilos de CO2), rouler 5 000 kilomètres de moins par an (- 660 kilos), éviter un vol de deux heures en avion (- 680 kilos)…

Dans les faits, force est de constater que les habitudes de consommation n’évoluent pas assez rapidement en ce sens. L’une des limites, relevée par Edwin Zaccai (ULB) dans son livre Deux degrés (Sciences Po Les Presses, 2019), est liée au concept de la dissonance cognitive: « Lorsqu’un individu prend conscience d’une contradiction entre ses actes et ses valeurs, il cherchera par une voie ou une autre […] à atténuer le hiatus qui en résulte », résume-t-il. Pointer le doigt vers les autres ou minimiser l’importance de l’acte constitue autant de techniques de détournement que le consommateur et citoyen du XXIe siècle doit éradiquer en premier lieu.

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