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« Un échec vivaldien typique »: les réactions à l’accord sur les prix de l’énergie

Le Vif

Le gouvernement fédéral réuni en comité restreint a trouvé un accord sur le prix de l’énergie. Le contenu de l’accord fait vivement réagir, notamment l’absence de mesures sur le gaz.

Le gouvernement fédéral s’est accordé dans la nuit de lundi à mardi sur plusieurs mesures visant à alléger la facture énergétique des ménages, confrontés à la forte augmentation des prix du gaz et de l’électricité. En conférence de presse, le Premier ministre Alexander De Croo a qualifié ces mesures de « booster de pouvoir d’achat ».

Rien pour le gaz: « une honte »

« L’accord énergie de cette nuit est un échec vivaldien typique », a réagit François De Smet (DéFI). « Cette baisse ne concerne que l’électricité. Rien pour le gaz qui constitue la plus grosse dépense. » Le chèque de 100 euros ne semble pas non plus à la haute du problème: il « paraît dérisoire au regard des hausses encaissées par les citoyens cet hiver, et qui vont durer », ajoute-t-il.

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« Le gaz explose et ils diminuent la TVA….sur l’électricité. Ils se foutent de nous ? La proposition du #begov c’est 165 euros sur des factures qui augmentent de 2.800 euros: c’est une tromperie! Nous avons besoin d’une baisse de TVA permanente, sur l’électricité ET le gaz (=500 euros) », a également fustigé Raoul Hedebouw (PTB).

Des propos également tenus par Damien Ernst, qui estime que c’est « l’accord de la honte ».

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Une décision fort tardive et insuffisante

L’organisation de consommateurs Test-Achats a salué l’accord gouvernemental sur l’énergie, tout en le trouvant néanmoins fort tardif, trop limité dans le temps et insuffisant pour faire face à la forte augmentation des prix de ces derniers mois. Invitée sur la matinale de la Première (RTBF), la porte-parole de Test-Achats, Julie Frère, a estimé que le gouvernement fédéral avait fait preuve d’une certaine « irresponsabilité » à avoir tant tardé à trancher dans ce dossier.

Elle a aussi déploré que le coup de pouce ne vise que la seule facture d’électricité, alors que c’est la facture de gaz qui a surtout augmenté ces derniers mois. « Quatre-vingts pour cent de la consommation de gaz a lieu entre fin octobre et fin mars », a rappelé Mme Frère.

La Vivaldi satisfaite: « La situation l’exigeait »

Du côté du gouvernement, on semble au contraire plutôt satisfaits qu’un accord ait (enfin) été trouvé sur les prix de l’énergie. Les différents ministres du gouvernement fédéral présents lors de la conférence de presse de présentation de mesures de soutien au pouvoir d’achat ont affiché leur unité, après une longue nuit de négociations.

« On a mis du temps », a admis le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V). « Mais on peut présenter un accord qui est un bon accord équilibré. »

Le ministre de l’Économie Pierre-Yves Dermagne (PS) a qualifié ces mesures d' »efficaces », tandis que son collègue aux PME et aux Indépendants David Clarinval (MR) a rappelé que les indépendants n’étaient « pas oubliés ».

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La ministre de l’Energie Tinne Van der Straeten (Groen) a souligné le fait que ces mesures peuvent entrer en vigueur immédiatement.

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« Il était indispensable d’aider tous nos concitoyens face aux prix de l’énergie », se félicite encore le président du MR Georges-Louis Bouchez.

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Absent en conférence de presse, le vice-Premier Ecolo Georges Gilkinet a souligné dans une réaction à Belga que « personne ne doit s’enrichir sur cette crise. Et le gouvernement montre ici l’exemple. »

Organisations patronales négatives

Les organisations patronales réagissent plutôt négativement au « mini-tax shift » sur lequel le gouvernement fédéral est parvenu à un accord ce mardi. Ils critiquent notamment le fait que la réduction des coûts salariaux soit compensée, entre autres, par une réduction de la réduction existante du précompte professionnel pour le travail de nuit et en équipe. Le noyau dur du cabinet a accepté de réduire la contribution spéciale pour la sécurité sociale des travailleurs gagnant jusqu’à 3 500 euros bruts.

Selon l’organisation de travailleurs indépendants Unizo, les mesures du gouvernement s’inscrivent dans le cadre d’une politique visant à « rendre le travail payant », déclare son directeur Danny Van Assche. « Le fait que les employés disposent de plus d’argent net grâce à cette mesure augmentera la différence entre travailler et ne pas travailler et, espérons-le, réduira la pénurie structurelle de personnel », dit-il. Le ton parmi les autres organisations d’employeurs est différent. La Fédération des entreprises de Belgique (FEB), par exemple, estime que « malheureusement, les choix opérés ne résolvent pas le problème fondamental de la taxation du travail ». Selon l’organisation patronale, cela est dû à « un barème d’imposition beaucoup trop progressif et qui est aussi beaucoup plus élevé que dans nos pays voisins ».

Pas suffisant!

Réaction négative également du côté de la FGTB selon qui le gouvernement accouche d’une souris. « 165 euros en tout et pour tout. C’est ce que recevront en moyenne tous les ménages pour alléger leurs factures d’énergie cet hiver 2021-2022. Un chèque unique de 100 euros en guise de soutien au pouvoir d’achat et une diminution temporaire de la TVA sur l’électricité? », a réagi mardi la FGTB à l’issue des mesures prises par le gouvernement fédéral. « Cela ne suffira évidemment pas pour les familles qui doivent aujourd’hui choisir entre chauffer leur logement et subvenir aux autres besoins de première nécessité. »

La prolongation du « tarif social élargi » (jusqu’au mois de juin) est cependant un élément positif, selon la FGTB. « La décision d’agir via une diminution de la TVA de 21 à 6% est également la voie que nous préconisons depuis longtemps. Mais même si la mesure représente un effort réel de 550 millions d’euros (si on tient compte des recettes additionnelles), elle arrive trop tard et s’arrêtera trop tôt pour agir significativement sur le portefeuille des ménages », estime le syndicat.

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