Frank Vandenbroucke et Alexander De Croo. © belga

Un collectif souhaite un « débat ouvert » sur la gestion de la crise sanitaire

Un collectif composé de plus d’une centaine de personnes – médecins, scientifiques, praticiens, personnalités – appelle à l’organisation d’un « débat ouvert » sur la gestion en Belgique de la pandémie de Covid-19. Ce collectif se dit, dans un communiqué relayé mercredi, inquiet de la gestion actuelle, de « ‘la polarisation croissante de la société » et de « la menace qui pèse sur la liberté du débat scientifique, social et politique ».

Dans son « Manifeste d’hiver », le collectif propose cinq principes de base pour repenser la stratégie face au coronavirus « de manière durable, scientifiquement fondée et éthiquement défendable ». Pour la centaine de signataires du manifeste, la politique future doit être guidée par une « perspective à long terme » et assurer une transparence, une contradiction, une déontologie et une communication efficaces. L’importance de la multidisciplinarité, de la subsidiarité et de la proportionnalité est énoncée comme troisième principe.

Pour le collectif, la stratégie doit aussi être élaborée en respectant les fondements d’un État de droit démocratique et en veillant « à l’impact des inégalités socioéconomiques et de la vulnérabilité sociale ». Pour le collectif, après deux ans de crise sanitaire, « il est temps de procéder à une évaluation et à une réflexion approfondies, dans le but d’éviter une politique de yo-yo et une polarisation accrue pour les années à venir ». Les signataires défendent la nécessité d’une large collecte d’informations face à la complexité de la pandémie et du monde politique. Pour eux, il ne faut pas « réduire ‘la science’ aux connaissances et aux opinions d’un groupe limité et peu diversifié nommé par le gouvernement ». Le collectif s’inquiète d’ailleurs que les scientifiques qui émettent « des réserves à l’égard de la politique » soient « trop souvent considérés comme des ‘fous’ ou des théoriciens du complot, voire dans certains cas menacés ou intimidés ».

Le collectif a publié son manifeste sur un site internet, qui deviendra une « plateforme pour contribuer à stimuler un débat ouvert et libre fondé sur la science ». Il souhaite également organiser au printemps un symposium multidisciplinaire sur le coronavirus « en tant que problème social plus large et sur la bonne politique en matière de pandémie en général et pour l’avenir ». Parmi les signataires se trouvent notamment Bernard Rentier, virologue et ancien recteur de l’ULiège ; Dave Sinardet, professeur en sciences politiques à la VUB ; Vincent Laborderie, politologue à l’UCLouvain ou encore Olivier Lhoest, anesthésiste-réanimateur au CHC Liège.

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