Carte blanche

Un Bois de la Cambre partagé, apaisé et concerté (carte blanche)

Les ténors libéraux de la capitale dénoncent la fermeture de cet espace bruxellois aux voitures et proposent une solution de compromis, comme à Sidney ou New York.

Le Bois reste un poumon vert pour tous les Bruxellois. Chaque jour, promeneurs, joggeurs, cyclistes profitent de cet espace. Chaque jour, bus, services de secours et voitures traversent aussi le parc. Chaque jour aussi, il joue son rôle de lien fondamental entre les Wallons et les Bruxellois. Il s’agit entre autres d’aller travailler, de visiter les commerces bruxellois, de profiter de l’HORECA ou de l’offre culturelle en Région bruxelloise.

Le Bois de la Cambre est né au XIXème siècle et devait doter Bruxelles d’un parc digne d’une capitale. En 1866, il accueille une foule de plaisirs : promenades, courses de chevaux, tennis, pêche et canotage.

Un réaménagement est nécessaire dans le bois de la Cambre non seulement pour laisser plus de place à la mobilité douce mais aussi pour en faire un espace davantage tourné vers le bien-être, la nature et le sport. Sans une solution concertée et globale, nous manquerons clairement l’objectif de franchir une étape clé dans le développement d’une ville du XXIième siècle : une transition que Bruxelles mérite. Mais une telle ambition ne peut se faire sans concertation, sous peine de créer plus d’opposition que d’adhésion.

Aujourd’hui, nous voulons tenter de dépassionner le débat et d’éviter un x-ième clivage entre Bruxellois. Nous voulons aussi rencontrer les attentes d’un maximum de personnes, dans une démarche pleinement constructive, conscients que la réouverture totale du parc n’est pas voulue par ses propriétaires. Nous prenons dès lors la plume pour proposer un compromis de solutions formulées par plusieurs acteurs concernés par la vie du Bois. Le résumé d’une concertation afin d’inscrire ce parc dans le XXIème siècle.

Un parc familial et amélioré

Nous proposons de développer les infrastructures de mobilité douce et d’accentuer la place aux loisirs dans le Bois de la Cambre pour les petits et les grands.

Ainsi, il s’agirait de maintenir la situation actuelle du Parc durant l’ensemble du weekend et les vacances scolaires. Les voitures ne pourraient donc plus pénétrer dans le parc que durant la semaine selon un horaire bien précis.

Ensuite, nous voulons des pistes cyclables plus larges et plus sécurisées, ainsi que de véritables espaces pour les piétons, les joggeurs et qu’une partie du parc soit réservée à la mobilité douce.

Dans le parc même, nous suggérons de multiplier les espaces de bien-être (plaines de jeux, espaces d’observation de la faune et de la flore, vraie piste pour les coureurs, parc pour les chiens, zones de calme) et examiner une gestion régionale de ce parc qui se situe aux confins de Bruxelles-Ville.

Enfin, nous voulons un parc rénové là où il se délabre (certains bancs, fontaines, sentiers), nettoyé là où trop souvent des déchets décorent les parterres et enrichi par une biodiversité plus diversifiée.

Bruxelles n’est pas une île

L’attractivité de Bruxelles pour les commerces et les entreprises, sa vitalité culturelle, son offre de loisirs sont une chance. Nous voulons que Bruxelles continue de rayonner au-delà des frontières de la Ville, nous refusons l’isolement, le no man’s land. Il faut donc assurer une transition qui réduise progressivement le nombre de voitures certes, mais qui garantisse la liberté de choix, basée sur une vision globale au niveau de la qualité de vie et de critères socio-économiques.

Il n’y a pas de cohérence entre ouvrir un centre commercial dans le nord de Bruxelles (NEO) et permettre à des milliers de voitures de la Région flamande de venir en Ville. Et en même temps, mettre à mal le lien entre les Bruxellois et les Wallons en coupant des axes importants de communications dans le Sud de Bruxelles pour lesquels, reconnaissons-le, peu d’alternatives solides existent encore.

Pourtant, Central Park, Hyde Park ou d’autres parcs bien connus ont conservé des axes de circulations au travers du bois. Il s’agit de ne pas étouffer les artères avoisinantes, fortement peuplées et de permettre une certaine fluidité pour les voitures. Bruxelles est une capitale qui doit être accessible pour toutes les Régions du pays. Qui peut croire à une victoire environnementale lorsqu’un pot d’échappement est bloqué dans un embouteillage sous les fenêtres d’immeubles à appartements ?

Proposition

Après l’été, nous proposons, comme c’est le cas à Sydney ou pour certains axes de Central Park, que la boucle sud du Parc, celle actuellement complètement fermée, soit rouverte en semaine, durant les heures de pointe du matin et du soir uniquement. Les tranches horaires seraient définies après un comptage.

A moyen terme, nous souhaitons une accélération du développement d’alternatives : le RER doit permettre de soulager la circulation et l’offre S doit être élargie. Les améliorations en matière de mobilité douce permettront une évolution vers ce type de transports. A ce titre, un réaménagement de l’Avenue Louise permettant une communion plus harmonieuse entre voitures, trams et une belle piste cyclable serait un investissement utile dans le prolongement du Bois.

Au fur et à mesure, la situation du Bois pourra être réévaluée au gré des innovations aussi. Cette problématique devrait être abordée au sein de la communauté métropolitaine puisqu’elle dépasse un enjeu communal et même régional.

Nous pensons que des solutions peuvent être adoptées, qui réconcilient les usagers de la route et qui enclenchent une transition positive, comprise et consentie.

David Leisterh (Président MR Bruxelles)

Boris Dilliès (Uccle)

Aurélie Czekalski (Uccle)

David Weytsman (Bruxelles-Ville)

Geoffroy Coomans de Brachène (Bruxelles Ville)

Clémentine Barzin (Bruxelles-Ville)

Gautier Calomne (Ixelles)

Nicolas Kuczynski (Rhode-Saint-Genèse)

Anne-Charlotte d’Ursel (Présidente Commission mobilité)

Alexia Bertrand (Cheffe de groupe MR)

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