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Stagnation des chiffres : faut-il limiter les déplacements à 10 km?

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Alors que les chiffres des contaminations semblent avoir atteints un plateau, certains experts plaident déjà pour un resserrage de vis à l’approche des fêtes. Réaliste ? Nous faisons le point.

Si le nombre de décès journalier est repassé sous la barre symbolique de 100 aujourd’hui, les chiffres de contaminations diminue moins rapidement depuis plusieurs jours, voire augmente dans certaines provinces du pays.

Du côté des hospitalisations, les chiffres continuent de diminuer, mais plus lentement également. L’objectif des 800 cas et des 75 hospitalisations à atteindre avant d’assouplir les mesures s’éloigne de plus en plus. « À ce rythme, nous n’atteindrons ce seuil (…) que dans 14 semaines », prévient le professeur en médecine générale Dirk Devroey (VUB), qui plaide pour de nouvelles mesures.

https://twitter.com/dokter_devroey/status/1336546803915821058dirk_devroeyhttps://twitter.com/dokter_devroey

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Limiter les déplacements ?

Geert Molenberghs, biostatisticien à l’UHasselt et à la KU Leuven, veut rapidement remédier à cette stagnation. « Il n’y a rien d’autre à faire que d’envisager des règles plus strictes, comme imposer un périmètre de circulation à chaque citoyen », dit-il dans les colonnes de 7sur7.

Fin octobre, le Celeval avait déjà suggéré une telle mesure au gouvernement De Croo, qui ne l’avait pas retenue.

Aujourd’hui, les données Telecom (récoltées par nos GSM qui nous tracent de manière anonyme) montrent que les Belges se déplacent beaucoup plus qu’avant, relate SudInfo.L’étude de ces données montre une première reprise des déplacements lors de la réouvertures des écoles et une autre lors de la réouverture des commerces.

Une méthode qui fonctionne

Selon Geert Molenberghs, la restriction des déplacements a déjà été utilisée dans d’autres pays (Irlande, France et Italie) et cela fonctionne. « Cela ne doit pas nécessairement durer des mois, mais cela peut faire une différence. En obligeant les gens à rester au même endroit, vous pouvez lutter contre les foyers au niveau local et le virus se propage moins facilement à travers le pays », explique-t-il à 7sur7.

Toutefois, Selon Catherine Linard, géographe de la santé à l’Université de Namur, interrogée par RTL, si l’on choisit de limiter les déplacements des Belges, il n’y a pas lieu de le faire de la même manière qu’en France, où il est interdit de passer d’une région à l’autre, à moins de présenter une attestation. Selon elle, « cela aurait plus de sens de fermer d’abord les commerces non-essentiels, pour ne pas donner de raison de sortir de chez soi, plutôt que de limiter, à ce stade, les déplacements ».

Quid de l’adhésion d’une telle mesure ?

A un stade où les gens en ont assez des restrictions, une telle restriction de liberté serait sans doute difficile à faire accepter à la population. De plus, si une telle mesure est mise en place, reste à savoir comment l’appliquer et surtout la faire respecter.

Il y a en effet fort à parier que les personnes qui ne respectent pas les mesures actuelles, risquent de ne pas respecter des mesures encore plus drastiques. Et contrôler toutes les personnes en mouvement pour des déplacements essentiels semble techniquement impossible.

Cela porterait également un gros coup aux commerces non-essentiels qui viennent à peine de rouvrir leurs portes. Et qu’en serait-il de notre contact rapproché s’il habite au-delà du périmètre imposé ?

On le voit, beaucoup de questions restent en suspens. Il faudra attendre le 18 décembre prochain pour savoir ce que le Comité de concertation décidera au regard des dernières données. Reste à espérer que d’ici-là, les courbes repartent à la baisse. Une chose est (presque) sûre, ceux qui espéraient des assouplissements pour les fêtes de fin d’année risquent d’être déçus…

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