Sabine Laruelle (MR). © Belga

Sabine Laruelle (MR) sur les inondations: « N’éludons pas la question du manque de coordination »

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

« Quand des alertes de l’IRM sont envoyées, il y a de nombreux interlocuteurs impliqués dont un Centre de crise qui n’est est pas vraiment un et différentes directions générales, en plus des acteurs de terrain, constate la députée libérale. Cela pose question. ».

La commission d’enquête du parlement wallon sur les inondations du mois de juillet poursuivra ses travaux jeudi et vendredi, avec de nouvelles auditions. Alors que les alertes « orages » de l’IRM sont désormais régulières (ce mardi après-midi encore), la députée MR Sabine Laruelle en évoque l’enjeu.

Lors des premières auditions, la semaine dernière, la question d’une trop grande dispersion des responsabilités a été posée?

Nous n’en sommes pas encore aux conclusions, loin de là. La réaction que j’ai eue vendredi dernier, en entendant Madame Marique (secrétaire générale du Service public de Wallonie), c’est l’on pouvait se demander, de prime abord, s’il n’y avait pas un manque de coordination entre tous les acteurs impliqués.

C’est du moins ce qu’il apparaît des constats du terrain. Plusieurs bourgmestres ont évoqué cet été une « situation de guerre », et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y avait pas un général sur le terrain, plutôt une « armée mexicaine ».

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Je n’attaque pas madame Marique en disant cela et je lui ai dit.

Quand des alertes de l’IRM sont envoyées, il y a de nombreux interlocuteurs impliqués dont un Centre de crise qui n’en est pas vraiment un et différentes directions générales, en plus des acteurs de terrain. Ces alertes, comme un professeur l’a évoqué lors des premières auditions, étaient plus préoccupantes parce qu’il avait déjà beaucoup plu en juin et juillet, que le capacité d’absorption des sols était réduite, pour ne pas parler de la situation particulière autour du barrage d’Eupen.

Ces inondations ont touché 202 communes dans cinq provinces, poser la question de la coordination me semble opportun. Même si nous n’en sommes qu’au tout début des travaux. Et que la question, à ce stade, était surtout théorique.

L’objectif de cette commisison est de trouver des remèdes structurels?

Voilà. Je ne peux pas encore dire si c’est nécessaire, mais de prime abord, cela pose questions. Dans mon chef, il n’est pas question d’interférer avec le travail de la justice, qui se fait par ailleurs. Mais cela me semble utile d’envisager l’avenir.

Le professeur Michel Pirotton (université de Liège) nous a dit vendredi passé que ce qui s’est passé en juillet n’arrivait que tous les 200 ans. On sait, toutefois, qu’avec le réchauffement climatique, la succession de tels événements pourrait se rapprocher. Cela me paraît sage d’interroger l’efficacité de la coordination, la prise en compte des alertes….

De même, nous devrons interroger la façon dont on a géré la problématique du barrage d’Eupen, où tout n’a visiblement pas été parfait. On ne pourra pas laisser cela de côté.

Désormais, quand l’IRM émet des alertes « orages », les Wallons appréhendent cela d’une autre manière…

C’est évident. Je comprends que pour ceux qui vivent dans la zone, qu’ils aient été sinistrés ou pas, cela doit être préoccupant. J’entendais une directrice d’école dire que désormais, les enfants ont peur quand il y a de telles alertes. Voilà pourquoi notre travail est important. Je ne veux pas encore tirer de conclusions, mais je ne veux pas qu’on élude les bonnes questions.

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