Anne-Sophie Bailly

Quand le droit des femmes ne sera plus ni une journée, ni un combat (édito)

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

Le combat à mener en faveur du droit des femmes sera encore intense. Trois armes pour y parvenir: la loi, l’éducation, changer les mentalités.

Il y a 100 ans déjà, la première journée internationale de droits de la femme était instaurée. Le chemin parcouru est déjà long. Celui restant à parcourir l’est tout autant.

En témoignent les récentes vagues de libération de la parole – symbolisées par les #metoo ou #metooinceste notamment – qui prouvent combien la violence faite aux femmes reste un combat encore à gagner, tout comme le droit à disposer de leur propre corps. Et on pense ici très fort au marchandage politique belgo-belge d’il y a quelques mois autour de la dépénalisation de l’avortement.

En témoignent tout autant les multiples rapports qui pointent la dépendance financière des femmes, comme leur trop faible représentativité dans l’espace public et médiatique. Sans parler de la répartition toujours totalement inégalitaire des tâches ménagères ou du soin aux enfants.

La liste est longue. Multisectorielle. Les victoires à emporter ne le seront que de haute lutte.

Avec trois armes à brandir en même temps: la loi, l’éducation, le changement de mentalités. Car aucune des trois ne se suffira à elle-même.

Si légiférer pour instaurer l’égalité salariale entre hommes et femmes peut faire partiellement avancer la cause, la peur du gendarme ne suffira par contre jamais à empêcher un homme de faire preuve de violence à l’égard d’une femme ou d’une jeune fille. Cela, seul l’éducation permanente, à l’école comme à la maison, le pourra.

Idem par exemple pour les quotas en entreprises qui interdisent d’avoir plus que deux tiers de personnes du même sexe dans un conseil d’administration. Le caractère contraignant de cette obligation a certainement permis à certaines femmes de faire sauter le fameux plafond de verre. De les voir atteindre des postes avec davantage d’amplitude financière. De là à imposer cette même obligation aux comités de direction? Merci, mais non merci. Les femmes méritent mieux que d’être une contrainte obligée. Ce sont leurs qualités professionnelles qui doivent être valorisées. Pas leur sexe.

D’où l’importance de la 3e arme: changer les mentalités. Pour montrer que l’égalité -comme la diversité – est une valeur qui mérite d’être portée et soutenue. Brandie. Que représenter la société dans son ensemble et sa diversité, c’est être en phase avec son temps, ses consommateurs, ses travailleurs.

Quand on sera parvenu à actionner ces trois armes, on actera la véritable victoire. Celle du moment où le droit des femmes ne sera plus ni une journée, ni un combat mais un non-sujet.

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