Valérie Glatigny (MR), ministre francophone de l'Enseignement supérieur. © Belga

Pour la FEF, Glatigny poursuit la dynamique d’un enseignement supérieur toujours plus élitiste

La Fédération des étudiants francophones (FEF) a dénoncé vendredi les changements que le gouvernement de la FWB entend apporter au décret Paysage de l’enseignement supérieur, notamment la limitation du nombre d’années pour réussir un bachelier.

« Le gouvernement poursuit la dynamique d’un enseignement supérieur toujours plus élitiste », estime l’organisation représentative des étudiants en FWB au lendemain de l’adoption en seconde lecture d’un avant-projet de décret réformant le décret Paysage datant de 2013.

« Les modifications apportées au texte initial ne vont pas dans le sens d’une amélioration », selon la FEF.

Pour pouvoir continuer son parcours académique, un étudiant devra valider en deux ans les 60 premiers crédits de son programme de bloc 1. Une nuance est apportée au projet adopté jeudi en seconde lecture : sous réserve de l’acception du jury, un étudiant pourrait rester finançable s’il réussit les 50 premiers crédits de son parcours, toujours en deux ans.

Pour la FEF, cette nuance est toutefois insatisfaisante car elle s’inscrit dans une logique de structure de parcours là où les causes de l’échec sont essentiellement les conséquences des inégalités à l’oeuvre au sein des enseignements secondaire et supérieur ».

« Une analyse de l’ARES (Académie de recherche et d’enseignement supérieur) datée du 6 octobre 2020 indique clairement les différences de performance entre les étudiants boursiers et non-boursiers ainsi qu’entre les étudiants dont l’indice socio-économique de l’école secondaire ou de la commune est faible et ceux dont le même indice est élevé. A la lumière de ces données, la FEF ne peut voir, dans cette réforme, autre chose que la volonté de rendre l’enseignement supérieur plus élitiste en excluant les franges les moins favorisées de la population », dénonce-t-elle dans un communiqué.

L’organisation estudiantine s’inquiète aussi de la marge de manoeuvre laissée aux jurys. « En effet, ces entités auront le loisir de décider de l’avenir des étudiants alors même que leurs décisions, qui ne sont pas soumises à une obligation de motivation, ne peuvent faire l’objet de recours. La FEF ne peut se résoudre à ce que le parcours des étudiants dépende d’une décision, potentiellement, arbitraire ».

Enfin, la FEF s’étonne de l’adoption d’un système de finançabilité « complexe, difficilement compréhensible et introduisant un élément variable, à savoir la décision du jury, alors même que la volonté affichée du cabinet Glatigny est de rendre le système actuel plus lisible ».

Pour elle, il conviendrait plutôt de mettre davantage l’accent sur l’aide à la réussite des étudiants, en ciblant les plus précarisés.

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