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Policier tué à Spa: ce que l’on sait

Dans la nuit de samedi à dimanche, Amaury Delrez, un policier de 38 ans, a été abattu alors qu’il contrôlait un véhicule à Spa. Voici ce que l’on sait.

L’émoi est grand suite au meurtre d’un policier à Spa.

Les faits

Amaury Delrez, 38 ans, a été abattu vers 2h du matin, dans la nuit de samedi à dimanche, alors qu’il souhaitait procéder au contrôle d’un véhicule suspect. L’un des hommes présents à bord du véhicule en serait sorti et lui aurait tiré une balle dans la tête.

Amaury Delrez, était inspecteur principal de la zone Fagnes et père de trois enfants.

Tout avait commencé un peu plus tôt dans un café à Spa ou trois hommes se seraient vu refuser l’entrée. A ce moment l’un deux aurait sorti une arme, poussant les tenanciers à appeler la police. Trois ressortissants néerlandais impliqués ont quitté les lieux à pied avant de s’engouffrer dans un taxi. En route, la patrouille de police décide de contrôler ce véhicule jugé suspect ou se trouvait alors cinq clients à bord.  » Les trois personnes impliquées dans les faits » et « deux autres clients, qui avaient été pris en charge par le même taxi à Francorchamps une demi-heure avant et étaient toujours présents dans le taxi au moment des faits. »

L’opération vire alors au drame puisqu’un des passagers a sorti une arme et a abattu le policier de 38. Son collègue réplique, mais le tireur parvient à s’enfouir. Le principal suspect est Ivo T., un Néerlandais d’une trentaine d’années. Celui-ci a été blessé, mais avait réussi à prendre la fuite avant d’être finalement été interpellé le dimanche vers 9h30 à 200 mètres de la fusillade dans un état second. Les policiers disposent de 48 heures pour procéder à l’interrogatoire du suspect qui devrait être présenté lundi en cours d’après-midi au juge d’instruction. L’audition a par ailleurs été hier suspendue et « ne reprendra que lundi en fin de matinée. Elle n’a actuellement pas permis de faire la lumière sur les faits survenus avenue Reine Astrid », a précisé le parquet qui communiquera davantage lundi après-midi.

Quant au conducteur, il a redémarré afin d’assurer sa fuite mais, sous le choc, il s’est arrêté quelques mètres plus loin. Il a été entendu en qualité de témoin par les enquêteurs.

Les deux témoins clés se sont présentés à la police

Les deux témoins recherchés se sont présentés à la police, a indiqué cette dernière lundi sur Twitter. Ce sont deux hommes de type européen et âgés entre 25 et 30 ans. Ils pourraient être d’origine étrangère, précise la police, qui leur demande de se manifester auprès des forces de l’ordre pour que les enquêteurs puissent récolter leur témoignage.

Des policiers « tristes, atterrés et en colère »

« Nous sommes tristes, atterrés et en colère, mais impuissants », réagit Thierry Belin, secrétaire national du Syndicat national du personnel de police et de sécurité (SNPS) dans les colonnes de La Libre et de la DH, au lendemain du meurtre d’un policier à Spa. « C’est partagé, je crois, par tous les collègues en Belgique. »

« Je peux vous dire que les gens sont très, très en colère. Nos dirigeants politiques témoignent maintenant de la sympathie pour la famille alors que ces gens nous méprisent à longueur d’année », affirme Thierry Belin au lendemain du drame. Le syndicaliste poursuit, amer: « Il faut arrêter d’avoir une calculette à la place du cerveau. Ce qui s’est passé est un événement de plus. Il vient s’ajouter au sentiment d’abandon que les policiers vivent de la part du gouvernement. On en a marre des belles paroles. On veut des actes et un réel soutien de la part du monde politique que nous n’avons plus depuis très longtemps. »

Vive émotion

L’émotion était vive à Spa. Les habitants de la cité thermale étaient sous le choc. Avenue Reine Astrid, là où il a été abattu, des Spadois ont, d’initiative, déposé des fleurs pour lui rendre hommage. Alors que le sol était encore maculé de sang, une habitante de Spa a contacté la commune afin que du sable soit déversé et que des barrières Nadar soient installées de manière à pouvoir se recueillir à l’endroit où le trentenaire a perdu la vie. L’émotion était aussi palpable devant le commissariat de Spa lors de la visite du ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, et du roi Philippe. Un bouquet de fleurs avait d’ailleurs été déposé à l’entrée du bâtiment afin de rendre hommage à la victime. De son côté, très tôt dans la journée, Jan Jambon avait présenté ses condoléances aux proches du policier décédé avant de se rendre sur place l’après-midi. Il a été rejoint dans l’après-midi, par Ferd Grapperhaus, ministre de la Justice et de la Sécurité néerlandaise, qui s’est dit « sans voix face à cette mort violente ». « Un profond respect pour cet agent, une personne courageuse, comme tous les policiers qui ne reculent jamais », a-t-il indiqué sur son compte Twitter.

Le Roi au commissariat de police de Spa

Le roi Philippe s’est rendu dimanche après-midi au commissariat de police de Spa. Le bourgmestre de Spa Joseph Houssa et le gouverneur de la Province Hervé Jamar étaient également présents au commissariat devant lequel un bouquet de fleurs blanches a été déposé en hommage à la victime. « C’est très important de recevoir un tel soutien dans des moments aussi difficiles. La police, c’est une grande famille », a indiqué Joseph Houssa, qui n’a fait aucun commentaire quant à l’évolution de l’enquête. Les policiers fédéraux, qui assurent la sécurité lors du Grand Prix de Francorchamps, ont aussi rendu hommage à leur collègue en respectant une minute de silence.

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