© belga

Plan Taxi et ordonnance « Sparadrap »: aucune nouvelle action de blocage n’est prévue

Les chauffeurs de taxis mobilisés depuis 09h00 vendredi devant le parlement bruxellois se sont dispersés vers 16h30, à l’issue de rencontres au siège d’Ecolo et puis avec les signataires de la proposition d’ordonnance « Sparadrap » des partis DéFi, one.brussels, Groen et Open VLD. Aucune nouvelle action de blocage n’est prévue jusqu’à nouvel ordre afin de laisser les représentants politiques avancer.

Les perturbations de la circulation ont été limitées au cours de la journée, et surtout concentrées sur la matinée, autour du parlement bruxellois.

La délégation a d’abord rencontré à 12h00 la coprésidente d’Ecolo Rajae Maouane : « Des chauffeurs liés à Uber pourraient prendre les 500 emplois devenus libres dans le secteur des taxis« , a fait valoir Sandra Langenus, représentante syndicale FGTB-UBT. « On a senti Ecolo derrière nous pour voir comment faciliter cela. »

En début d’après-midi, au parlement bruxellois, les discussions ont été plus musclées avec les porteurs de la proposition d’ordonnance « Sparadrap », envoyée pour avis au Conseil d’État. Sandra Langenus défend que cette solution de laisser temporairement les chauffeurs liés à Uber opérer jusqu’à l’entrée en vigueur du plan Taxi est opposé aux décisions de justice.

Contrôler les licences

Le front commun des taxis est largement en accord avec ce plan qui avance au niveau législatif, mais voudrait des clarifications, notamment au niveau du numerus clausus, afin qu’il soit déterminé en fonction d’une étude du marché actuel, et des contrôles, afin qu’ils puissent être renforcés pour ne plus voir à l’avenir de chauffeurs d’autres régions travailler à Bruxelles. « Des chauffeurs travaillant à Bruxelles ont pris des licences limousine en Flandre et en Wallonie, car c’est plus facile à obtenir », explique la syndicaliste.

Afin de rouler aux côtés des taxis dans la capitale, des chauffeurs liés à Uber ont pris des licences de LVC (location de voiture avec chauffeur). Selon l’ordonnance de 1995, ce service propose des contrats d’au moins trois heures et ne peut pas prendre des courses via « un appareil émetteur ou récepteur de radiocommunication », ce qui inclut les GSM.

Asmaa Snaibi, fondatrice de l’Union des chauffeurs limousine belge (UCLB), avance qu’il y a plus de 1.200 licences bruxelloises. Il faut y ajouter des chauffeurs qui roulent à Bruxelles avec des licences délivrées par les deux autres régions et chaque licence peut être utilisée par plusieurs chauffeurs, précise Mme Sanibi, elle-même partageant la sienne avec un autre conducteur pour assurer un service de jour et de nuit.

En Flandre, on jongle avec les statuts

Elle argue que « la Flandre a réformé en 2020 la législation et les chauffeurs peuvent jongler entre les statuts, être LVC, taxi de rue, et même travailler avec des plateformes comme Uber, mais tous les trajets doivent être enregistrés dans le système Chiron ». Elle défend aussi que la législation existante de 1995, qui règlemente les taxis et LVC à Bruxelles, « cadenasse » le marché du transport rémunéré de personnes, alors que l’offre doit se développer au bénéfice d’une mobilité plus durable en ville et d’une diminution des voitures de particuliers. « Avec Uber ou non, on veut pouvoir intégrer le marché bruxellois et travailler en tant qu’indépendants et entrepreneurs, avec éventuellement des employés. Moi, je suis partenaire de plateforme et j’ai un employé sous contrat. »

Sandra Langenus rétorque qu’un recours en justice est pendant concernant cette nouvelle législation en Flandre. « On voit le marché en Flandre et les chauffeurs ne s’en sortent pas du tout financièrement… On veut une étude de marché à Bruxelles, car les chauffeurs liés à Uber travaillaient déjà beaucoup pour des revenus très bas. »

Contenu partenaire