Carte blanche

Nos conditions pour participer à « Il fera beau demain »

Neuf responsables et contributeurs de mouvements citoyens se disent prêts à participer au mouvement positif de renouveau du CDH, mais réclament des garanties sur la sincérité du projet.

Cette carte blanche n’est pas banale. Plusieurs responsables et contributeurs de mouvements citoyens ou de renouveau politique qui ont fait parler d’eux ces derniers mois (eChange, En-Marche.be, BottomUp, mouvement des jeunes pour le climat, etc) nous proposent un texte dans lequel ils exposent leurs conditions pour rejoindre la dynamique « Il fera beau demain », qui vise à refonder en profondeur le CDH. Si ce rapprochement a lieu, ce pourrait jeter les fondements d’une nouvelle force politique en Belgique francophone.

Récemment, suite à ses défaites électorales, le cdH a annoncé vouloir se lancer dans une rénovation complète et prendre le temps de la réflexion en impliquant des acteurs autres que ses membres actuels. Ce projet, « Il fera beau demain », se présente comme un mouvement positif et comme un projet pilote de démocratie, sortant des clivages gauche-droite habituels et mettant en place une dynamique de co-construction. Il a commencé ses réunions ouvertes aux citoyens cette semaine.

Pour éviter l’entre soi – risque souligné par Maxime Prévot lors de ses diverses interviews sur le sujet – et être une réussite, il nous semble essentiel qu’il parvienne à attirer de nombreuses personnes extérieures au cdH.

En tant que citoyens actifs, avec nos expériences personnelles, nous pourrions participer à ce processus pour plusieurs raisons:

  • à différents niveaux, plusieurs d’entre nous participent ou ont participé à des projets de revitalisation de la démocratie (eChange, En-Marche.be, BottomUp, mouvement pour le climat, etc.) et sont naturellement ouverts et enthousiastes par rapport à toute initiative visant à ré-enchanter la démocratie;
  • nous ne croyons plus aux clivages gauche-droite et pensons que cette manière de voir est dépassée car la réalité est bien plus nuancée : nous sommes nombreux à être de gauche sur certains sujets, de droite sur d’autres ou encore au centre quand c’est pertinent. Nous n’avons surtout plus envie de ces étiquettes sans nuance;
  • nous avons envie d’y croire car cela nous semble crucial d’avoir une offre politique diversifiée en Belgique francophone;
  • nous avons aussi envie de croire en un mouvement qui se présente comme positif, ce qui est assez rare de nos jours;
  • nous aimons les nouvelles expériences politiques car nous croyons en la vertu de projets et d’expériences visant à apprendre et améliorer ce qui peut l’être.

Mais nous avons besoin de mettre des conditions à cette participation:

  • être rassuré sur la volonté effective de sortir du cadre, autant sur le fonctionnement du futur parti que sur les sujets abordés. Il est nécessaire de savoir que tous les sujets (dans le respect de la loi) peuvent être débattus (disparition des provinces, dossiers « éthiques », bonne gouvernance, amélioration substantielle de fonctionnement des actions de l’Etat, etc.) et que le mouvement sera ouvert à des solutions innovantes voire disruptives sur des sujets porteurs;
  • ne pas se retrouver dans des réunions cdH mais se sentir sur pied d’égalité en tant que non cdH, qu’on soit membre/proche d’un autre parti ou non et sentir une réelle capacité de décision pour des non « encartés »;
  • être sûr de la sincérité et de l’authenticité de la démarche qui risque de remettre fondamentalement en cause des pratiques parfois historiques d’un parti qui a été au pouvoir pendant des décennies;
  • être sûr que ceux qui, demain, se présenteront sur les listes de ce nouveau mouvement, incarneront une nouvelle manière de faire de la politique en mettant en place des règles contraignantes inspirées, par exemple, par les 10 engagements d’eChange ou les chartes proposées par différents mouvements citoyens;
  • expérimenter une véritable co-construction lors des débats, des discussions argumentées, ouvertes, non stériles…

Sans un engagement de départ sur ces différents points, le processus de refondation du cdH ne parviendra pas à attirer ceux dont il a besoin pour se régénérer, ressemblera à un simple nettoyage de surface et ne convaincra pas les électeurs de demain. Plusieurs d’entre nous, contactés, ont d’ailleurs refusé de suivre notre démarche parce qu’ils ne croient pas en la possibilité de sortir ce mouvement de la particratie.

En tant qu’ancien(ne)s coordinateur(trice)s dans des mouvements citoyens et citoyens engagés pour une autre politique, nous pensons que chacun doit faire un pas vers l’autre pour apporter une solution innovante.

Baudouin Meunier, Béatrice Van Bastelaer, Christophe Lefevre, Etienne Lejeune, Fabrice Le Goupil, Hyun Woo Krassilchikoff, Jean-Yves Huwart, Pierre De Handschutter, Régis Warmont.

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