Les pensions, l’un des défis du gouvernement De Croo

Mélanie Geelkens
Mélanie Geelkens Journaliste, responsable éditoriale du Vif.be

Le Vif pointe les défis du gouvernement De Croo. Parmi eux, les pensions.

La vieillesse est à la nature humaine ce que le sanglier est à la nature tout court: des mal-aimés. Elle coûte trop cher, il détruit tout. Elle oblige à travailler plus longtemps, il force à la prudence au volant. Elle se propage, il prolifère. Pourtant les vieux gardent les petits-enfants, font du bénévolat, représentent 1% du PIB, comme les suidés retournent et aèrent la terre, colportent spores et graines. Mais ça, personne ne le voit.

Alors, comme le sanglier d’Erymanthe, la coûteuse vieillesse est pourchassée, faute de pouvoir être éradiquée. « D’ici à 2040, le coût d’une population vieillissante, notamment en ce qui concerne les retraites, augmentera encore », se plaint Alexander dans sa note gouvernementale, tout en détaillant les astuces qu’avec son équipe, il s’engage à déployer.

> Lire à ce sujet: Voici ce que contient l’accord de la Vivaldi sur les pensions

D’abord, traquer le gibier fainéant, celui qui part trop tôt à la retraite. Car le héros flamand s’est donné un autre travail complémentaire: un taux d’emploi de 80% en 2030 (contre 70,5% en 2019), qui nécessitera par conséquent « d’augmenter la durée effective de carrière des salariés ». Quitte à permettre une « retraite à temps partiel », nouveau dispositif qui complétera la prépension et le crédit-temps. Et parce qu’on n’attrape pas un marcassin avec de mauvais glands, un bonus sera introduit pour que ceux qui triment plus longtemps accumulent plus de droits à la pension. Et le minima de celle-ci sera relevé « vers 1.500 euros » pour une carrière de plus de 45 ans.

Toutes ces réformes (et les autres: introduction de la notion d’emploi effectif à côté de celle de la durée de carrière dans le calcul de date de départ à la pension, suppression du coefficient de correction dans le calcul du régime des indépendants, etc.) devront être présentées par la ministre compétente, Karine Lalieux (PS), pour le 1er septembre 2021.

Pendant ce temps-là, De Croo & Co oeuvreront à prolonger l’espérance de vie en bonne santé et à réduire le taux de mortalité évitable de 15%, pour « revenir dans le « top 10″ européen ». Apparemment, pour vivre mieux, il faut commencer par travailler plus.

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