Les femmes politiques sont-elles meilleures ambassadrices ou plus légitimes que leurs homonymes masculins pour gérer les politiques les protégeant ? © Belga Image

Les femmes en politique : l’incarnation du combat féministe ?

Julie Nicosia
Julie Nicosia Journaliste

Il a fallu deux femmes ministres en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles, et une femme secrétaire d’Etat à Bruxelles, pour voir naître une conférence interministérielle sur les Droits des Femmes. Les femmes politiques sont-elles meilleures ambassadrices ou plus légitimes que leurs homonymes masculins pour gérer les politiques les protégeant ?

Une initiative francophone

Bénédicte Linard (Ecolo), Christie Morreale (PS), Nawal Ben Hamou (PS), trois femmes politiques respectivement ministres et Secrétaire d’Etat en charge des Droits des Femmes. Elles avaient annoncé en novembre dernier dans une interview croisée au Soir : « on veut avancer ensemble ». Les trois responsables, qui se définissent comme féministes, annoncent en même temps leur volonté de travailler également avec le fédéral et la Flandre. En décembre dernier nait la conférence interministérielle (CIM) « Droits des Femmes », actée en comité de concertation.

Une conférence interministérielle : dans quel but ?

L’actualité met quotidiennement en lumière les violences dont sont victimes les femmes, les inégalités salariales, le manque de femmes aux postes à responsabilité ou le sexisme. Ces inégalités sont prégnantes tant au niveau de la vie privée que de la vie professionnelle, et ce malgré le travail mené par les associations sur le terrain et les politiques publiques mises en place.

La création de cette conférence interministérielle (CIM) a pour but de développer des politiques intégrées, cohérentes et efficaces pour lutter contre les discriminations et les violences faites aux femmes. Mais pas que. D’autres thèmes feront l’objet des discussions lors des CIM : la place des femmes sur le marché de l’emploi et/ou dans la vie politique, la participation des femmes dans le monde digital et le gender mainstreaming.

L’objectif de cette CIM est de dresser un état des lieux, d’évaluer les stratégies et les législations existantes et, le cas échéant, de les améliorer.

La lutte contre la violence faite aux femmes sera le premier sujet sur la table comme l’a annoncé Nawal Ben Hamou (PS), qui assure la Présidence de la conférence interministérielle « Droits des Femmes ».

Une conférence interministérielle : avec qui ?

Il y a du beau monde autour de la table : au niveau fédéral, on retrouve Sophie Wilmès (MR), Première Ministre, Koen Geens (CD&V), Vice-Premier Ministre et Ministre de la Justice, Maggie De Block (Open VLD), Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, et de l’Asile et la Migration et enfin Nathalie Muylle (CD&V), Ministre de l’Égalité des chances. La Flandre est, quant à elle, représentée par Bart Somers (Open VLD), Vice-Ministre-Président du Gouvernement flamand, Ministre de l’Égalité des Chances, Zuhal Demir (N-VA) Ministre de la Justice et du Maintien et Wouter Beke (CD&V) Ministre du Bien-Être, de la Famille et de la Lutte contre la Pauvreté. Pour la Wallonie, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Région bruxelloise, on retrouve les trois femmes politiques à l’initiative de la conférence interministérielle, souvent accompagnées de leur Ministre-Président. Enfin, la Communauté germanophone est également présente à la table des discussions.

Et le monde associatif ?

Acteurs manquants des CIM ? Le monde associatif. Cependant, le cabinet Linard tempère : « ce sont des réunions formelles. Par contre, nous sommes en contact permanent avec le monde associatif. D’ailleurs, nous avons voté en commission parlementaire le décret relatif à l’élaboration du plan « Droits des femmes » et il a été co-construit avec près de 80 associations ».

Par ailleurs, du côté associatif, la mise en place de la CIM semble plaire :

https://twitter.com/SynergieWalloni/status/1207599003082330112Synergie Walloniehttps://twitter.com/SynergieWalloni

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Les femmes politiques : l’incarnation d’un message féministe ?

Bénédicte Linard, Christie Morréale, Nawal Ben Hamou assument. Elles sont mandataires politiques et se revendiquent avant tout citoyennes et féministes. C’est tout le moins les propos confirmés par Bénédicte Linard : « c’est d’abord un engagement citoyen global avec la volonté de lutter contre les discriminations, les violences et les stéréotypes. Ensuite, c’est la responsabilité liée à la fonction. Ce combat, poursuit-il, doit être partagé avec les femmes et les hommes politiques à tous les niveaux de pouvoir, il faut avancer ensemble et dans tous les domaines de compétences. »

Une conférence interministérielle : un événement

Cette conférence interministérielle est un événement. En effet, trouver autour de la table des représentants politiques issus de différents niveaux de pouvoir et de familles politiques parfois (très) opposées (PS, Ecolo, MR, CD&V, Open VLD, N-VA) et avancer ensemble afin de favoriser des politiques transversales en matière de droits des femmes (et non pas pour prendre des décisions sur le coronavirus !) est chose assez rare.

Si on salue l’engouement pour ce sujet de société, on s’étonne de ne pas voir encore d’accord pour envisager la Belgique de demain au niveau fédéral.

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