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Les Belges n’ont pas le moral

La crise économique sape le moral des Belges francophones, mais pas seulement. Les enfants et les parents sont un grand sujet de préoccupation. Les chômeurs et les femmes semblent également être plus vulnérables face au mal-être.

La RTBF et Le Soir publient les résultats d’une étude réalisée sur le bien-être psychologique des Belges francophones pour le compte de Solidaris Mutualité socialiste. Cette étude a été réalisée entre le 21 avril et le 5 mai 2012 sur un échantillon de 1000 personnes représentatives des Belges francophones de 18 à 75 ans. Les résultats sont plutôt alarmants. Le moral des Belges est clairement en berne et cela s’aggrave depuis 5 ans, selon l’étude.

Trois personnes sur quatre confrontées à l’anxiété, à l’angoisse ou au stresse. Si la souffrance est variable pour la plupart des sondés, une personne sur dix affirme souffrir d’un mal-être permanent. Les chômeurs sont près de 4 sur 10 dans ce cas.
De plus, le mal-être est inversement proportionnel au niveau de revenu. Plus le revenu est faible et plus le mal-être est présent. Les plus de 61 ans semblent toutefois plus épargnés que les autres catégories d’âge.

Un Belge sur deux affirme être dans un état dépressif, tandis que les chômeurs sont 22 % à souffrir de dépression.

12 % ont déjà pensé au suicide, 8 % l’ont tenté

12 % des Belges francophones ont déjà pensé à se suicider et les deux tiers d’entre eux ont tenté de passer à l’acte, alors qu’il y a dix ans, on comptait seulement 3 % de tentatives de suicide.
Parmi eux, on retrouve les demandeurs d’emploi, davantage les femmes que les hommes et également davantage parmi les familles monoparentales. Et les jeunes sont très touchés : 18% de tentatives chez les 18-25 ans.

Sujets de préoccupation

Deux sujets préoccupent les Belges : l’économie et ses proches.
Moins d’un Belge sur dix a confiance dans le système économique et financier et dans le monde politique.

Six parents sur dix (surtout parmi les chômeurs et les familles monoparentales) sont vraiment très inquiets pour l’avenir de leurs enfants. Les parents ont peur pour leurs résultats scolaires, mais plus étonnant, trois parents sur dix ont peur que leur enfant ne se suicide.

Ils ne sont pas les seuls à s’inquiéter puisque les enfants se préoccupent également de la santé de leurs parents.
De quatre à cinq personnes sur dix ont peur de perdre leur emploi et de tomber dans la précarité. Cette angoisse touche une femme sur deux.

Peu de Belges vont bien

Alors que 42 % des sondés expriment explicitement un besoin d’aide, seuls 15 % vont voir un médecin. Les autres en parlent plutôt à la famille et aux amis.

Seul un Belge francophone sur quatre ne ressent jamais de mal-être et un sur dix exprime un mal-être permanent. Entre ces deux états, les intensités de souffrance psychique sont variables.

« On observe une tendance à l’aggravation de la situation, conclut le docteur Willam Pitchot, expert psychiatre à l’Université de Liège sur le site internet de la RTBF. La santé mentale de la population est mauvaise. La grave et longue crise financière que nous traversons joue manifestement un rôle important dans la détérioration du sentiment de bien-être psychologique. En Belgique, le risque réel de perdre son identité nationale a vraisemblablement favorisé un sentiment d’insécurité et généré une forme de désespoir. Les conséquences sur le plan psychologique, voire psychiatrique, seront sans doute dramatiques. Nous devons nous préparer à assumer une augmentation des demandes de prise en charge des troubles psychiques ».

Le Vif.be

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