© iStock

Le renseignement belge a une vision limitée sur l’extrême droite, selon le Comité R

Le Vif

Les services de renseignement belges manquent de données quantitatives sur la menace posée par l’extrême droite en Belgique, selon une nouvelle enquête que le magazine Knack et le journal Le Soir ont pu consulter et qui a été discutée lundi après-midi en commission parlementaire de suivi des organes de contrôle des services de police et du renseignement (Comités P et R, ndlr.)

L’enquête du comité R a été ouverte après la diffusion du reportage de l’émission Pano consacré au mouvement identitaire Schild en Vrienden. Le Comité R entendait examiner ainsi la manière dont les services de renseignements surveillaient la menace représentée par l’extrême-droite et la façon dont ils en informaient ensuite les autorités.

Le Comité R constate qu' »il y a un manque de données quantitatives sur l’ampleur de la menace posée par l’extrême-droite en Belgique. Il n’a ainsi pas été en mesure d’obtenir des chiffres clairs des services de renseignement compétents au cours de l’enquête ». Les forces de police sont aux prises avec le même problème.

« L’ampleur effective et l’évolution du phénomène restent donc difficiles à estimer et les moyens pour le surveiller sont par conséquent souvent difficiles à déterminer », poursuit l’organe de contrôle des services de renseignements. Ce dernier recommande de définir de manière quantitative la menace que représente l’extrême-droite ainsi que son importance. Une collaboration avec la police et le parquet est dès lors nécessaire.

La Sûreté de l’Etat s’est déjà intéressée à plusieurs reprises dans ses rapports annuels à l’extrême-droite. La Sûreté a ainsi constaté la « transformation fondamentale » opérée par la mouvance d’extrême-droite en Belgique ces dernières années. L’organisme notait en outre que la plus grande menace posée par l’extrémisme de droite en Belgique provenait des « loups solitaires » qui se radicalisent et planifient des actions violentes.

Le Comité R note que la Sûreté de l’État mène des analyses, mais que celles-ci « visent principalement à détecter d’éventuelles menaces de violence de la part des cercles d’extrême droite. (…) Des analyses générales du phénomène, qui conduisent à des hypothèses et des scénarios et à des ‘renseignements prédictifs’, sont donc rarement évoquées. » Il y a cependant un mouvement de rattrapage.

Du côté des services de renseignement militaires, le nombre de personnes qui peuvent fournir des informations sur l’environnement extrémiste de droite est « très limité », selon le Comité R. Le SGRS ne fait pas non plus ses propres analyses de l’évolution possible du phénomène, en particulier au sein de la Défense. Les analystes « ne font pas d’analyses générales du phénomène de l’extrême droite au sein de la Défense. Néanmoins, cela semble nécessaire ».

A la fin du mois de février, l’OCAM avait recensé 27 propagandistes d’extrême-droite et 22 extrémistes potentiellement violents, selon les chiffres fournis par le Comité R à la commission parlementaire de suivi des organes de contrôle des services de police et du renseignement.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire