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Le chauffeur de Sierre n’a pris le volant que 115 secondes

Le Vif

Le 13 mars 2012, à partir du moment où le chauffeur de Sierre, Geert Michiels (34), a pris le volant de l’autocar après avoir relayé son collègue, il ne s’est pas écoulé plus de 115 secondes.

Le bus a atteint très vite sa vitesse autorisée de 100 km/h et s’est encastré ensuite dans le premier obstacle qui est apparu sur son chemin. Les données du tachygraphe du véhicule, les photos de surveillance et surtout le fait que le chauffeur était sous antidépresseurs sont des preuves évidentes qu’il aurait commis un suicide selon le jounaliste du Morgen Douglas De Coninck qui a présenté lundi son livre sur la catastrophe intitulé « De busramp in Sierre: 1 pil, 28 doden » (« La catastrophe de Sierre: 1 comprimé, 28 morts »).

Dans son investigation, le journaliste évoque aussi un mail d’adieu que le chauffeur aurait envoyé une heure avant sa mort mais qui n’a pas été pris en compte par les enquêteurs.

Pour les familles des victimes, la thèse du suicide est claire aussi. Elles avaient fait procéder à une « reconstitution » contestée de l’accident effectuée par le bureau néerlandais d’enquêtes privées IFS (Independent forensic services). Ces experts privés avaient estimé que « le mouvement de volant du chauffeur de bus ayant entraîné la collision a été effectué consciemment ». Ils concluaient à une tentative de suicide sous l’effet des antidépresseurs, thèse rejetée par le parquet valaisan tout comme par la veuve du chauffeur.

Une thèse contestée

Selon le premier procureur du canton du Valais, Olivier Elsig, les analyses toxicologiques ont permis d’exclure dans un premier temps que le chauffeur ait été sous l’influence d’alcool ou de stupéfiants. Lors de l’instruction, des expertises avaient montré que le chauffeur, âgé de 34 ans, souffrait d’une pathologie coronarienne et qu’il prenait un antidépresseur contenant de la paroxétine, qui peut favoriser une pulsion suicidaire en début de traitement. La justice valaisanne avait toutefois relevé que le chauffeur prenait ce médicament depuis deux ans et que la dose standard avait été diminuée de moitié au début 2012 en vue d’un arrêt complet.

Pour la veuve du chauffeur qui a réagi à la publication du livre du journaliste flamand en parlant d’ « une énième gifle au visage« , les derniers SMS que son mari lui a envoyés mentionnaient des « je t’aime ». L’allusion à un « dernier voyage avec Toptours » mentionné dans des messages multimédias rendait compte, selon elle, de la décision prise par son mari d’arrêter le métier d’autocariste. « Des SMS comme nous avions l’habitude de nous en échanger », avait déclaré l’épouse du chauffeur décédé. La justice suisse n’avait pas voulu enquêter sur deux MMS.

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