Wouter Beke, ministre-flamand (à gauche) et Joachim Coens, président (à droite), deux ténors du CD&V. © Belga

Le CD&V contre toute refédéralisation des soins de santé

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Joachim Coens et Wouter Beke, ténors du parti, ne veulent pas  » remettre la pâte du dentifrice dans le tube  » et réclament même une régionalisation totale. Un message aux francophones.

Refédéraliser les soins de santé., ainsi que d’autres compétences trop éclatées entre les différents niveaux de pouvoir. La volonté existe dans le rang des partis francophones, afin de permettre une meilleure gestion dans le monde post-coronavirus. Paul Magnette, président du PS, en a fait une condition pour entamer une éventuelle négociation avec la N-VA. Georges-Louis Bouchez, son homologue du MR, y est aussi favorable : il l’avait rappelé en exprimant largement son attachement à la Belgique, voici quelques mois.

Les lignes bougent et des partis y sont désormais favorables en Flandre, plaide en outre Paul Magnette. C’est le cas de l’Open VLD, de Groen, voire du SP.A, dont le président a fait une proposition originale dans un entretien à Knack : maintenir le budget et les règles générale au fédéral, transférer l’exécution aux Régions – un peu comme ce qui se fait déjà en matière d’emploi.

Ce n’est pas le cas de la N-VA, dont le président Bart De Wever ironisait en début de semaine en disant qu’il ne « comprenait pas » ce discours. Ce n’est pas le cas non plus du CD&V. Son président, Joachim Coens, et son prédécesseur, Wouter Beke, désormais ministre flamand du Bien-Être, douchent tout espoir francophone ce jeudi matin dans une tribune publiée par le Standaard. Titre : « La pâte de dentifrice ne doit pas rentrer dans le tube ». Ils plaident… pour une régionalisation complète de la politique de la famille et de la santé – ce qui n’est pas en soi une surprise, cela figure au programme du parti depuis longtemps. La N-VA s’est empressée de relayer l’information

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Le CD&V rappelle que de nombreux professeurs et des socialistes comme Johan Vande Lanotte plaident eux aussi pour une décentralisation de ces compétences. « Nou entendons ces derniers temps des voix qui plaident pour une refédéralisation, écrivent-ils. Selon nous, ce n’est pas une bonne idée. Même pour des dossiers simples, comme la répartition des numéros Inami pour les étudiants médecin, on ne parvient pas à trouver un accord depuis des années. » La Flandre, rappellent-ils, utilise ce levier pour éviter une surconsommation médicale et veiller à une offre médicale correcte, tandis que l’on dénonce en Belgique francophone une pénurie de médecins de plus en plus préoccupante.

La Flandre, qui dispose de davantage de moyens, peut en outre favoriser ses citoyens. « Un accouchement ou une opération de la cataracte coûte 25% de moins dans un hôpital flamand. Ces moyens peuvent être utilisés à des soins complémentaires. » Les deux ténors sociaux chrétiens rappellent que leur Région a investi ces dernières années dans une protection sociale complémentaire grâce au début d’autonomie octroyé, notamment en matière de prévention.

« La crise a montré que nous pouvions collaborer, concluent-ils. Mais nous ne devons pas pour autant remettre la pâte dans le tube de dentifrice et nier les différences importantes qui existent entre entités fédérées. » Le message aux francophones est on ne peut plus clair.

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