Olivier Rogeau

La sortie ratée d’Albert II, sale coup pour la monarchie

Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Souverain constitutionnel, sans pouvoirs personnels, le roi des Belges est avant tout une autorité morale. Statut qu’Albert II a affaibli en niant trop longtemps l’évidence.

Rideau. Après deux décennies de déni, Albert II a été contraint par la justice et la science d’accepter l’évidence : il reconnaît être le père biologique de Delphine Boël. Quelques heures après avoir reçu les résultats du prélèvement ADN, analyse génétique à laquelle il s’est soumis à la demande de la cour d’appel de Bruxelles, le roi retraité a réagi, via ses avocats, affirmant vouloir « mettre un terme dans l’honneur et la dignité à cette procédure pénible. »

Mais le ton de ce communiqué est amer et pas réellement apaisant : Albert II laisse entendre que la procédure n’a pas respecté sa vie privée et affirme qu’il n’a été « mêlé à aucune décision familiale, sociale ou éducative » relative à la fille de Sybille de Sélys Longchamps, l’ex-maîtresse avec laquelle il a eu une relation cachée de 1966 à 1984.

Autorité morale

Souverain constitutionnel, sans pouvoirs personnels, le roi des Belges est avant tout une autorité morale. Une position qu’Albert II a affaibli en niant trop longtemps l’évidence. Et qu’il fragilise encore un peu plus rejetant toute idée de paternité sociologique.

Reste que le père du roi Philippe renonce au combat judiciaire : le 4 juin prochain, les avocats de Delphine Boël plaideront la reconnaissance de paternité et Albert II ne s’y opposera pas. Sa fille biologique sera lors reconnue comme sa fille légale.

Conséquence: en tant que quatrième enfant aux côtés de Philippe, Astrid et Laurent, Delphine aura droit à un quart de l’héritage laissé par Albert II à ses enfants. Mais Delphine ne sera pas princesse de Belgique.(Lire à ce sujet notre article: Reconnaissance de Delphine Boël: quelles conséquences)

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