© Seonghi Bahk/Galerie Paris-Beijing

L’½uvre de la semaine: Le charbon comme matériau du sculpteur

Il fût un temps, pas si lointain où l’hiver dégageait une odeur très particulière, âcre et pénétrante. Le charbon chauffait alors nos maisons avec une douceur incomparable.

Il fût un temps, pas si lointain où l’hiver dégageait une odeur très particulière, âcre et pénétrante. Le charbon chauffait alors nos maisons avec une douceur incomparable. Dans la cave, en tas dans le noir, il semblait une montagne infranchissable mais vivante. Il était la mémoire du sous sol et portait avec lui, l’image du mineur des bassins du Hainaut et du Limbourg. Chez nous, il demeure inséparable d’une Histoire des luttes sociales et d’un paysage de terrils sur lesquels peu à peu, la nature reprend ses droits. Mais il peut aussi participer à un imaginaire particulier qui se décline de diverses manières que l’on soit d’ici ou d’ailleurs comme nous le rappelle, dans la très belle et surprenante exposition « Korean Shape », le travail de Seonghi Bahk. Né en 1974, l’artiste coréen utilise le charbon comme un matériau à haute valeur symbolique. Dans son pays en effet, le charbon est utilisé dans des rituels de purification. Lors de la naissance d’un enfant, on confectionne aussi des guirlandes de charbon que l’on suspend à la porte. Reprenant cette pratique de l’enfilage et comme on le ferait avec des perles, l’artiste perce chaque morceau de charbon qui, une fois disposé sur des centaines de fils de nylon, recompose, en lévitation, l’image d’un immense pot dans lequel a été planté un arbre. A ses côtés, d’autres artistes de Séoul ont été réunis. L’ensemble mérite le détour. Et même, davantage.

Guy Gilsoul

Galerie Paris-Beijing. Hôtel Wissinger. 61, rue de l’Hôtel des Monnaies (1060). Jusqu’au 29 mars. Ma-Sa 11-19h. www.galerieparisbeijing.com

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