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L’enfer sur les routes, c’est pour plus tard

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Ce premier jour de rentrée n’a pas été catastrophique sur les routes, comme on aurait pu le penser. Le quotidien flamand Het Nieuwsblad explique pourquoi il n’est pas si surprenant que vous n’ayez pas été coincé dans un embouteillage ce matin. « Le vrai retournement de situation sur les routes est prévu pour plus tard« , prévient un spécialiste en mobilité.

Les vacances sont finies et l’école a repris ce matin, ce n’était pourtant pas le chaos sur nos routes, il n’y a pratiquement pas eu d’embouteillages. Bien au contraire. « C’était une matinée très calme« , déclare Peter Bruyninckx du Vlaams Verkeerscentrum (équivalent du Centre Perex en Wallonie) dans les colonnes du Nieuwsblad. Pour lui, ce n’est pas si surprenant. La raison est simple : de nombreux parents ont pris congé pour conduire leurs enfants en bas âge à l’école. Des travailleurs sont partis plus tard pour rejoindre leur bureau ou ils sont tout simplement restés travailler à la maison.

«  Ce premier jour d’école est toujours plus calme« , explique Peter Bruyninckx. « On ne peut jamais parler d’une vraie heure de pointe matinale. De nombreux parents prennent congé pour emmener leurs enfants à l’école et les employeurs sont plus souples en permettant aux employés de venir travailler plus tard. Bien sûr, il y a eu des embouteillages dans les endroits habituels où il y a une file d’attente structurelle, mais tout cela est resté très limité.« 

Même son de cloche du côté de Touring Mobilis. « De nombreuses personnes ont pu télétravailler grâce à la flexibilité de leur employeur. On a remarqué moins de files que d’habitude et cela alors que certains chantiers ne sont pas encore terminés « , nous explique Lorenzo Stefani, porte-parole.

Une embellie éphémère ?

Le baromètre des files de Touring Mobilis indique, par ailleurs, pour le premier semestre de cette année, que le nombre d’heures d’embouteillages sur le réseau routier belge a diminué par rapport à la même période en 2018. Cependant, par rapport à 2017 et aux années précédentes, la tendance a continué d’augmenter et en particulier les bouchons structurels. 2019 montre toutefois une nette diminution par rapport à l’année précédente.

Selon Touring, cette embellie sur nos routes pourrait être due à la douceur des conditions météorologiques au printemps, et peut-être à un début de changement de mentalité chez les usagers, qui commencent à essayer des moyens de transport alternatifs. « Sans généraliser, une tendance se dégage depuis le début de l’année. De plus en plus de personnes prennent leur vélo pour se déplacer. On peut y voir une prise de conscience des utilisateurs suite aux manifestations pour le climat. La météo est aussi clémente, ce qui encourage les personnes à prendre leur vélo, pour éviter les bouchons. A Bruxelles, de nouveaux aménagements cyclables sont finalisés et la rentrée est le moment propice pour prendre de nouvelles résolutions en terme de mobilité », avance Lorenzo Stefani. La Febiac a annoncé de son côté avoir enregistré une hausse des immatriculations de deux-roues depuis le début 2019.

Quand faut-il s’attendre à plus d’embarras de circulation sur nos routes ? Pour le porte-parole du centre flamand de la circulation routière, il faut s’y préparer psychologiquement pour l’automne, fin septembre, début octobre. « Cela coïncide avec le début de la rentrée dans l’enseignement supérieur », explique-t-il au Nieuwsblad. « Il y a plusieurs raisons. Fin septembre, tout recommence à tourner, y compris sur le plan économique, plus d’événements sont organisés. Cela se fait sentir sur les autoroutes et génère plus de trafic. Et donc des embouteillages.« 

Une dernière cause est la météo, la pluie notamment. « A partir du mois d’octobre, nous sentons que l’été est fini et qu’il fait plus humide, parfois avec du brouillard. Ce sont des conditions plus difficiles à affronter. Quand il pleut, les embouteillages sont toujours plus longs. »

En décembre, les navetteurs peuvent profiter d’une petite accalmie, le trafic diminue à nouveau grâce aux vacances de fin d’année. Le mois de juillet offre aussi un répit bien apprécié des navetteurs, il est le plus calme de l’année en terme d’embouteillages. « A ce moment, il n’y a vraiment pas de files, en partie à cause des congés des ouvriers de la construction. Mais à partir de là, le trafic augmentera lentement, semaine après semaine« , explique Peter Bruyninckx.

Les prochains baromètres Touring nous diront si le début 2019 était une embellie éphémère ou le début d’un changement de mentalité et d’habitudes chez les usagers.

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