Anne-Sophie Bailly

L’édito d’Anne-Sophie Bailly: « Face à une facture de gaz et d’électricité qui explose, la marge de manoeuvre de nos dirigeants est étroite »

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

Face à une facture de gaz et d’électricité qui explose, la marge de manoeuvre de nos dirigeants est étroite.

Le prix de l’énergie n’est rien de moins qu’une bombe à retardement pour le budget des ménages. Certains subissent d’ailleurs déjà de plein fouet l’envolée des tarifs sur les marchés internationaux et d’autres, aujourd’hui encore protégés par des contrats fixes, seront concernés demain lorsque ledit contrat arrivera à échéance ou que les acomptes mensuels s’avéreront bien insuffisants face au décompte final.

Le sujet agite logiquement la majorité depuis des mois. Une première mesure avait d’ailleurs été prise à l’automne dernier pour tenter d’amortir le choc – prolongation du tarif social et chèque de quatre-vingts euros pour les revenus les plus modestes -, mais celle-ci s’avère désormais pour le moins maigrichonne face à une facture énergétique qui s’affole. De nouvelles pistes sont donc lancées pour aider les ménages à faire face à cette explosion. Sont ainsi sur la table un nouveau chèque-énergie ou la mise en place de cliquets. Mais, parmi les solutions qui reviennent le plus souvent, c’est celle d’une baisse de la TVA à 6% qui semble la plus populaire. Son avantage incontestable serait de répondre immédiatement à l’urgence.

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Pour immédiat et électoralement porteur que ce soit, réduire le taux de TVA se traduirait aussi par un surcoût majeur à charge de l’Etat. Sans, jusqu’ici, la moindre vue sur la manière de le financer. Qui plus est, une réduction de la TVA avantagerait de facto les plus gros consommateurs d’énergie, un positionnement difficilement compatible avec les enjeux climatiques.

Pour limiter l’impact sur les finances publiques, l’idée d’une réduction de la TVA ciblée – notamment pour les revenus les plus modestes – commence à circuler. Cette sélectivité se heurterait pourtant aux mêmes obstacles que ceux que le saut d’index modulé appelé de ses voeux par le Voka rencontrerait: difficulté d’exécution et risque de mettre à mal une cohésion sociale déjà fragilisée.

Si on ajoute le contexte géopolitique et notre dépendance énergétique, on ne peut que faire l’amer constat de l’étroitesse de la marge de manoeuvre de nos dirigeants, écartelés entre parer à l’urgence à court terme et agir à long terme pour la transition énergétique.

Bref, le même constat qu’en 2013 quand la facture du consommateur gonflait déjà à vue d’oeil et que déjà on débattait chèque-énergie, baisse de la TVA, mesures ciblées, transition énergétique.

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