Carte blanche

L’avènement de la médecine d’opinion (carte blanche)

Dans la presse, certains soignants ont récemment témoigné de leur manque d’empathie vis-à-vis de leurs patients non vaccinés. Des déclarations qui ont choqué Philippe Steemans, maître de recherche au FNRS et à l’ULiège. Un cancéreux sera-t-il moins bien soigné parce qu’il fume ? Non à l' »empathie à géométrie variable », estime-t-il.

La pratique des soins de santé est un noble choix, mais c’est indigné que je découvre dans les médias l’attitude adoptée par certains praticiens, heureusement minoritaires. Un nouveau concept vient d’être inventé, celui de la médecine d’opinion.

Je suis simple citoyen vivant les conditions difficiles que nous connaissons tous actuellement face à la covid. Je pense qu’il n’est pas nécessaire de faire l’apologie du métier de soignant et des personnes qui contribuent à une médecine de qualité, depuis la/le technicien de surface qui travaille dans les institutions médicalisées, jusqu’à leurs responsables. Tout le monde sera d’accord là-dessus. Ces métiers sont difficiles et l’attitude chèvrechoutiste des politiciens ne contribue pas à améliorer les conditions de travail d’un secteur pourtant crucial pour notre survie.

Je suis vacciné, deux fois. Si je le suis, ce n’est pas poussé par la conviction que je devais le faire pour moi ou les autres, mais suite à la pression sociale et politique. J’agis un peu comme le mourant qui se fait baptiser à la dernière minute en se disant « sait-on jamais ». Je ne suis pas mieux informé que quiconque. Je vais là où la majorité de la population va et à qui l’on dit « fait moi confiansssssse ». Sans doute suis-je un peu trop lâche pour vivre pleinement mes convictions antisystèmes.

Déclarer que l’on puisse soigner une partie de la population sans compassion parce qu’elle a fait un choix autre que celui imposé par un certain monde médical, alors que celui-ci affiche des opinions diverses, est pour moi une déclaration d’une violence extrême.

Je me pose la question sur ce métier, a-t-on de la compassion si l’on soigne un obèse qui mange un hamburger, un cancéreux qui fume, un cardiaque menant une vie stressante, un alcoolique épicurien, un drogué qui se roule un joint ? C’est infini. En fin de compte, tous ces gens sont seuls responsables de ce qui leur arrive. Ils n’ont que ce qu’ils méritent, pourquoi alors avoir de l’empathie pour eux et à la limite pourquoi encore les soigner ? On me rétorquera que c’est sans rapport avec les non-vaccinés, car les cas ci-dessus mentionnés ne mettent pas la vie des autres en danger. C’est exact, mais ils occupent malgré tout « honteusement » des lits d’hôpitaux qui auraient pu être libérés pour les esthètes de la bonne santé … et les vaccinés à qui les experts (c’est-à-dire des docteurs en médecine) ont fait un peu trop vite croire qu’ils étaient hors de danger.

Il y a un point commun entre tous ces malades. Ils sont tous victimes de notre mode de vie; mode de vie engendré par la surconsommation, la pollution généralisée, la surpopulation, la politique qui rend l’argent comme idéologie ultime, mais également, pour certains, à cause d’un manque d’information correcte et d’éducation (c’est-à-dire principalement les moins favorisés. Médecine de classe ?).

Dans ce cadre sociétal, la covid n’est pas le fruit du hasard. On peut émettre plusieurs hypothèses : une politico-militariste ou financière avec un virus créé de toute pièce, ou encore et peut-être plus sérieusement, écologique par la pression humaine sur les habitats naturels favorisant les zoonoses. Bref, nous récoltons la monnaie de notre pièce.

« 

Je pense que quand un médecin traite catégoriquement dans la presse de sérial-killers un groupe de gens qui ne partagent pas ses opinions, et à ce que je sache la médecine n’est pas une science exacte, cela frise l’obscurantisme, le totalitarisme.

Roland Barthes (Claude Coste, Les Bêtises) disait: « les bêtises des gens intelligents sont fascinantes »; à quoi ajoutait Amélie Nothomb (Peplum) « La preuve! » à son docte interlocuteur. De tout temps, avec un simplisme sidérant, on a rejeté les responsabilités sur l’autre : le musulman, le chômeur, le fonctionnaire, l’indépendant, le juif, le noir etc. Cette attitude est inadéquate et anti-pédagogique envers les non-vaccinés. Il est vrai qu’on ne demande pas à tous les soignants d’être de fins psychologues. Mais, il serait peut-être temps, que tous ensemble, j’insiste « tous ensemble », nous ouvrions notre sens critique, nous combattions la source des défis qui nous menacent, et admettions enfin que nous faisons fausse route avec une croissance infinie qui nous mènerait tous au paradis. L’horizon ressemble pourtant plus à l’enfer. « Dieu se tait, le diable murmure » (Donato Carrisi, Le Chuchoteur).

L’inégalité de toutes les populations vis-à-vis du droit à la santé est avéré. Mais, ici, une autre inégalité apparaît, celle de l’empathie à géométrie variable face au vécu du patient. En effet, on pourrait craindre qu’inconsciemment (au mieux), pour celui qui ne fait pas allégeance à une certaine conception du mode de vie prévalente, la qualité des soins prodigués ne soit pas la même. Crainte mise en avant dans d’autres domaines.

En conclusion, lors de ma prochaine visite, avant de commencer à consulter mon médecin, je lui demanderai s’il va avoir un peu de compassion pour moi, juste par précaution.

Nous vivons une époque formidable.

Le titre est de la rédaction. Titre original: « Une certaine conception de la médecine face aux défis actuels »

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