Carte blanche

L’appel de plusieurs MR bruxellois: « Il est temps de nous reconstruire »

Depuis 15 ans, de moins en moins de Bruxellois adhèrent au projet libéral pour la Région bruxelloise. Aujourd’hui le départ de Didier Reynders pour la Commission européenne fait des Réformateurs des orphelins. Cette situation crée un vide considérable au sein de l’équipe dirigeante du MR bruxellois.

Comme le veut le cycle de la vie politique, il est de la responsabilité de celles et ceux qui restent d’assumer et de rebâtir.

Sans volonté d' »inventaire » opportuniste, sans jugement les yeux posés sur le rétroviseur, nous prenons le clavier pour proposer et exprimer notre souhait et l’envie d’un nouvel engagement réformateur libéral constructif, collectif et positif pour Bruxelles.

Le MR bruxellois au sein du Parlement régional va devoir contrôler, être vigilant et proposer, à tout le moins, pour amender le travail d’une majorité en place à peu de choses près, depuis 15 ans. Alors que pour les 5 prochaines années, la trame philosophique semble être celle d’un dirigisme fonctionnel qui oublie la liberté d’entreprendre et de s’émanciper. Concrètement, dans l’accord de gouvernement le mot « liberté » n’est pas une seule fois utilisé et celui d' »émancipation » fait à peine mieux puisqu’il n’apparait qu’une seule fois…

Durant cette décennie, le vote blanc a augmenté, la défiance envers les partis politiques s’est enracinée, la dualisation sociale et géographique a créé plusieurs Bruxelles, parfois sclérosés. Nombreux sont celles et ceux qui s’exilent, le tristement célèbre exode urbain bruxellois. Bruxelles, capitale riche qui se paupérise et se dévitalise, est chaque jour un peu plus fracturée.

A l’heure de la mondialisation et des nouvelles technologies qui traversent l’ensemble de nos vies privées et professionnelles, nous devons réussir à davantage expliquer et partager l’essence du projet réformateur auprès de l’ensemble des Bruxellois. Qu’ils portent le col blanc ou le col bleu ; qu’ils soient salariés ou indépendants ; qu’ils travaillent ou qu’ils soient sans emploi ; qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs.

Aujourd’hui dans ce monde globalisé, les repères et les ressorts de notre société changent, tanguent, échappent à beaucoup d’entre nous. Les transformations liées au progrès et à l’innovation sont porteuses de craintes légitimes. Quel est l’idéal réformateur pour Bruxelles? Suivant quelle méthode se construit cet engagement concret pour les Bruxellois ? En 2030, l’espace urbain aura triplé dans le monde et 2/3 des femmes et des hommes vivront en ville… Bruxelles a beaucoup de retard.

Les deux pieds dans ce nouveau siècle, il faut se renouveler. Il nous faut repenser notre action, oser imaginer des transformations de fonctionnement, réduire l’inertie politique et sortir de nos zones de confort. Repartant de la base, il faut réussir à faire comprendre aux Bruxellois que notre projet est porteur de libertés sociales, d’attractivité économique, d’émancipation individuelle pour toutes et tous et d’exigences collectives tout en protégeant le socle commun des valeurs.

Au-delà du vieux clivage droite-gauche, nous croyons avec force, avec sincérité et humilité, que l’engagement politique doit se transformer. Le projet réformateur doit porter en priorité l’idéal de réconciliation. La réconciliation entre développement urbain et protection de l’environnement, entre école et métier, entre modernité et industrie, entre efficacité publique et simplification, entre qualité de vie et densité citadine. Il faut dynamiser les investissements dans la science et l’innovation, clés du respect de notre environnement sans atteinte à la croissance et au pouvoir d’achat. En un mot le progrès, sans tabou.

Collectivement, les Réformateurs doivent se régénérer au contact du quotidien et à la réalité de tous les habitants, et ce – nous insistons – dans tous les quartiers bruxellois. Cela passe certainement par une action politique d’écoute, de réflexion et de remise en question, et évidemment des propositions concrètes.

Pour ce faire, il nous faut évoluer. Les partis politiques ne peuvent continuer à vivre en « vase clos ». Aujourd’hui, les gens ne croient plus et n’adhèrent plus aux partis politiques. Ils les considèrent comme des organismes repliés sur eux-mêmes et ayant pour unique but d’être une écurie d’intérêts particuliers en recherche de pouvoirs et de fonctions. Profitons de ce moment pour proposer une nouvelle méthode, pour ouvrir les portes et les fenêtres de notre mouvement.

Il faut faire du MR bruxellois une véritable agora régionale. Instituer des ateliers d’échanges thématiques, plusieurs fois par an, avec l’ensemble des militants et sympathisants. Créer un campus numérique ou encore mettre en place, de véritables « fabriques » permanentes de discussions avec les associations citoyennes, culturelles, éducatives, sociales, avec les comités de quartier, avec le monde académique, les acteurs économiques et sociaux.

Au travers de nos contacts, de nombreux témoignages, de notre action locale, de nos observations quotidiennes, nous sommes persuadés que nous pouvons être un grand mouvement politique bruxellois si nous réécrivons nos priorités en nous libérant de certaines rigidités. Il est nécessaire et urgent de bâtir un projet de long terme pour Bruxelles sur quatre chantiers capitaux.

En matière de mobilité, en misant sur des transports urbains tels qu’un réseau de métro digne d’une capitale internationale, un réel transport fluvial de personnes sur le canal (avec accords de coopération régionaux), en osant aussi l’électromobilité à grande échelle ou l’intermodalité des sites propres. En matière d’apprentissage, sur les fondamentaux et en créant de visites structurelles d’échanges entre l’école, les entreprises, BECI et Actiris sur base d’un monitoring annuel des métiers en pénurie et du futur, dès la fin du 1er degré du secondaire. En organisant un aménagement du territoire qui décloisonne, oxygène, embellit et construit la mixité. En créant, enfin, des zones prioritaires d’attractivité économique en termes administratif, social et fiscal, telle que la ZEUS, jamais activée à ce jour.

Pour pérenniser notre système social qui assure la protection des plus fragilisés et des accidentés de la vie et pour améliorer les conditions du biotope de notre économie régionale au centre métropolitain et national.

C’est, partant de la base, connecté au quotidien des Bruxelloises et des Bruxellois, que le projet réformateur libéral peut rassembler les énergies citoyennes pour enfin faire de notre ville-région une cité moderne, belle, réconciliée, qui offre une haute qualité de vie pour toutes, pour tous. Le moment est venu de reconstruire.

Lucas Ducarme – Président du MR de Koekelberg

Gautier Calomne – Président du MR d’Ixelles

Steve Hendrick – Président du MR de Jette

Etienne Dujardin – Conseiller communal de Woluwe-St-Pierre

Patrick Sauvage – Président du MR de Berchem-Ste-Agathe

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