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Koen Geens attendu lundi à midi au Palais royal pour faire rapport

Le chargé de mission Koen Geens fera rapport au Roi lundi à midi. Il sera, selon toute vraisemblance, prolongé après une première semaine passée à rencontrer de manière approfondie les dix partis en lice pour la formation d’un gouvernement fédéral.

Le 31 janvier, le vice-Premier ministre CD&V a été chargé par le chef de l’Etat « de prendre les initiatives nécessaires permettant la mise en place d’un gouvernement de plein exercice ». Après huit mois de discussions, la question de la future coalition gouvernementale n’a toujours pas été tranchée. La piste d’une alliance rassemblant PS et N-VA a longuement été investiguée par les prédécesseurs de M. Geens, en vain: aucun terrain d’entente n’a pu être trouvé à ce jour entre les deux plus grands partis de Belgique.

Le chargé de mission royal -qui n’a pas reçu de nom, contrairement à la tradition- a expliqué il y a dix jours qu’il s’entretiendrait avec les dix partis mais de manière privilégiée avec les socialistes francophones et les nationalistes flamands. Le PS n’est pas le seul à juger impossible une coalition avec la N-VA. Ecolo a fait savoir dès le mois de juillet qu’il ne discuterait pas avec les nationalistes flamands d’une formation de gouvernement. Interrogé ce week-end dans « L’Echo » et par RTL-TVi, le co-président des Verts Jean-Marc Nollet a appelé les autres partis à choisir le « plan B, comme Belgique » et à s’engager dans une formule sans la N-VA.

« En six semaines, on peut s’en sortir avec un programme recentré », a assuré M. Nollet qui met en avant quatre axes de travail: une déclinaison belge du « green deal » européen, des mesures de correction sociale, le passage vers l’économie circulaire et le renforcement du lien entre le monde politique et le citoyen. Depuis le départ de la N-VA du gouvernement Michel en décembre 2018, d’autres majorités ont pu être trouvées pour soutenir, par exemple, le Pacte des migrations et les objectifs de réduction de CO2 de la Belgique.

Des obstacles à la « Vivaldi »

« Ce plan se réalise déjà dossier par dossier. Cela pourrait fonctionner dans le cadre d’une majorité stabilisée », a fait remarquer M. Nollet. L’un des obstacles à la mise sur pied d’une « Vivaldi » (socialistes, libéraux, écologistes et CD&V) est la volonté du CD&V de former une alliance qui reposerait sur une majorité également en Flandre, c’est-à-dire avec la N-VA. Dans « La Libre » et dans les journaux de SudPresse, l’ex-informateur Georges-Louis Bouchez (MR) est revenu sur sa mission. Il impute l’impossibilité de former une coalition aux blocages provoqués de part et d’autre par les partis. A le lire, une « Vivaldi » n’était pas loin de voir le jour lorsque le Roi a mis un terme à la mission qu’il remplissait avec le président du CD&V, Joachim Coens.

« C’est vrai que l’on était à deux doigts d’atterrir sur Vivaldi et que certains au CD&V ont voulu arrêter le train… Cela aurait été plus simple peut-être de le dire dès le départ », a-t-il déclaré dans SudPresse. Dans le monde de l’entreprise, l’impatience commence aussi à monter. « Le temps est venu de passer à l’acte », a lancé l’administrateur-délégué de la FEB, Pieter Timmermans, sur RTL-TVi. Le « patron des patrons » met également quatre priorités en avant: l’emploi, les pensions, le climat et la mobilité.

La « couleur » de la coalition a, d’après lui, moins d’importance que les mesures qui seront prises. Il estime toutefois important d’embarquer le PS et la N-VA. « Ce sont les deux partis les plus grands au nord et au sud. Si vous voulez un gouvernement stable, il faut ces deux partis (…) Après huit mois, il est temps de laisser tomber les positions extrêmes et, éventuellement, des tabous », a-t-il dit. Le scénario d’un retour aux urnes sans avoir pu constituer un gouvernement est loin d’être exclu. Le président de la N-VA, Bart De Wever, a expliqué la semaine passée que le mois de mai, un an après les dernières élections, pourrait constituer un moment symbolique. « Si un homme politique prononce aujourd’hui le mot élections, la confiance disparaît. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas aujourd’hui de gouvernement », a averti le chef de groupe CD&V à la Chambre, Servais Verherstraeten, sur le plateau de la VRT.

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