Jeff Hoeyberghs. © Hoffkliniek.be

Jeff Hoeyberghs porte plainte pour diffamation et harcèlement

Jeff Hoeyberghs, sous le feu des critiques depuis la révélation de ses propos polémiques sur les femmes, contre-attaque. Son avocat a fait savoir vendredi qu’il avait déposé deux plaintes et qu’il considère que ses dires n’ont rien de répréhensible. « Il en va de la protection de la liberté d’expression », a déclaré Me Jorgen Van Laer.

Dans une déclaration écrite, Jeff Hoeyberghs explique que les propos tenus lors d’une conférence de l’association étudiante KVHV n’étaient pas « destinés au grand public ». Selon son avocat, la diffusion en direct était réservée aux membres du KVHV ne pouvant se déplacer sur le lieu de l’événement et n’aurait pas dû être rendue publique.

Deux plaintes ont été déposées. La première, pour diffamation, concerne les responsables de Campagna Rosa, une association de lutte contre le sexisme. Cette dernière affirme que Jeff Hoeyberghs a violé la loi sur le sexisme mais, selon Jorgen Van Laer, ça aurait été le cas uniquement si une personne spécifique avait été visée. « Il n’a parlé qu’en termes généraux, et ses propos sont restés dans le cadre juridique de la liberté d’expression. Quiconque colporte qu’il a commis une infraction ne fait que répandre des calomnies », soutient son avocat.

L’autre plainte a été déposée contre X pour harcèlement pour avoir « appelé le chirurgien quotidiennement et l’avoir insulté dans les jours qui ont suivi la publication de la vidéo ». Jeff Hoeyberghs souhaite que les personnes derrière ces appels soient identifiées. « Cette plainte vise à faire comprendre aux personnes qui veulent s’adonner à ce genre d’actes à l’avenir que ces actes sont punissables », selon Jorgen Van Laer.

Le chirurgien serait, selon ses mots, attaqué « par certaines institutions ». Les communiqués de presse desdites institutions, qui ne sont pas nommées, sont « formulés de manière clairement intimidante », déplore-t-il. « On croirait presque à la formation d’un gang. »

La semaine dernière, lors d’une conférence à l’Université de Gand à l’initiative du KVHV, Jeff Hoeyberghs a enchaîné les stéréotypes misogynes. « Les femmes veulent les privilèges de la protection masculine et de l’argent, mais elles ne veulent plus ouvrir les jambes », a-t-il par exemple lancé. « On ne peut pas traiter une femme sur un pied d’égalité sans devenir son esclave », a-t-il ajouté, entre autres plaidoyers contre les mères célibataires, les femmes scientifiques ou le mouvement #MeToo.

D’après l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH), qui s’est constitué partie civile, de telles déclarations incitent à la discrimination et à la haine contre les femmes.

UGent suspend le KVHV pour deux mois

Le conseil d’administration de l’Université de Gand a acté la suspension de l’association des étudiants catholiques flamands (KVHV) pour deux mois après les propos misogynes et sexistes tenus par le chirurgien plasticien flamand Jeff Hoeyberghs lors d’une conférence, a confirmé vendredi l’UGent. Le conseil d’administration a également tenu a condamner fermement les propos du praticien.

A l’invitation du KVHV, le chirurgien plastique Jeff Hoeyberghs a donné une conférence le 4 décembre dernier au cours de laquelle il a tenu des propos sexistes. L’homme avait ainsi déclaré que « les femmes veulent les privilèges de la protection masculine et de l’argent, mais elles ne veulent plus ouvrir les jambes » ou « qu’on ne peut pas traiter une femme sur un pied d’égalité sans devenir son esclave ».

L’université de Gand s’était déjà clairement distanciée des propos de l’intéressé. Le recteur Rik Van de Walle avait ainsi demandé aux affaires étudiantes de l’université d’étudier une proposition de suspension temporaire du KVHV. La proposition a ensuite été soumise au conseil social, qui avait recommandé mercredi de suspendre l’association pour quatre mois.

La coupole réunissant les associations estudiantines a décidé, quant à elle, de suspendre jeudi soir le KVHV pour une période de deux mois. Le KVHV risque, en outre, une suspension supplémentaire de trois mois, s’il ne prend pas ses distances avec les propos de l’intéressé et ne retire pas les enregistrements vidéo de la conférence.

« L’ensemble du conseil d’administration de l’Université de Gand condamne fermement les propos tenus par le sieur Hoeyberghs lors de sa conférence du 4 décembre 2019. Le conseil d’administration s’est prononcé à l’unanimité. Il a exprimé tant de propos sexistes et racistes qui ne peuvent être qualifiés autrement que de scandaleux et répugnants. Il va de soi qu’ils sont en contradiction flagrante avec les valeurs de l’Université de Gand », conclut-elle dans son communiqué.

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