Crédit: Hatim Kaghat

Hopitaux: à la différence des ressources humaines, la logistique paraît au top… ou presque

On ne revivra pas la saga des masques, la pénurie de curare (anesthésie) ou de pièces de rechange des respirateurs.

Une bonne nouvelle, toutefois : on ne revivra pas la saga des masques, la pénurie de curare (anesthésie) ou de pièces de rechange des respirateurs. Tous les hôpitaux ont reconstitué leurs stocks stratégiques. Le SPF Santé est ainsi à la tête de 160 millions de masques chirurgicaux, 5,7 millions de masques FFP2 et 45 millions de masques KN-95 ; ces deux derniers types de masque offrent une protection au porteur et à son entourage. « On a loué des hangars pour entreposer notre matériel, les respirateurs et surtout leurs pièces jetables, les seringues, les médicaments…, détaille le docteur Devos (MontLegia). Ces stocks peuvent résister à une épreuve comparable à deux fois la vague d’avril dernier. » L’hôpital voisin de la Citadelle (CHR) est paré, lui aussi. « Nous n’avons jamais été en pénurie lors de la première vague, rappelle Antoine Gruselin, le porte-parole du CHR liégeois, car nos acheteurs avaient été très proactifs. » Même satisfaction rétrospective du côté de Charleroi, où, dès que l’épidémie est apparue en Europe, le service achat de l’ISPC a écumé les marchés publics. Sans compter les 80 bénévoles qui ont cousu 35 000 masques chirurgicaux dans des champs opératoires… « L’ISPC a de quoi tenir trois mois sans réassort, promet Frédéric Dubois. On est juste un peu serrés avec les gants en nitrile qui ne sont pas arrivés… »

A la différence des ressources humaines, la logistique paraît au top ou presque. « Il y a une tension sur les réactifs pour les tests PCR, reconnaît Vic De Corte (clinique Saint-Jean, Bruxelles), mais la pression sur le personnel soignant reste un défi, surtout dans les circonstances actuelles, avec la hausse des chiffres Covid. Les soins pour un patient Covid demandent non seulement plus de ressources humaines mais aussi plus de résilience et de flexibilité de la part de tous. » D’où l’intérêt de départager le plus rapidement possible ceux qui sont infectés par le virus et les autres.

Le dépistage, le point noir

Or, le dépistage reste un point noir dans la gestion de la pandémie. Le gouvernement fédéral a promis de créer une plateforme fédérale bis, dont le lancement a été reporté au 1er novembre prochain, pour assurer le back office des prélèvements. Cette plateforme à l’initiative du professeur Fabrice Bureau, vice-recteur à la recherche de l’ULiège, repose sur une association entre les universités et les grands laboratoires de biologie clinique. Son objectif : contrôler l’ensemble de la filière du testing pour ne plus dépendre de produits en pénurie comme les réactifs commerciaux. Le modèle a expérimenté à l’ULiège, championne belge des tests massifs. « L’autoprélèvement salivaire, qui ne nécessite pas l’intervention du personnel médical, permettrait de faire un pré-tri. Seule les personnes positives à ce test seraient envoyées dans les centres hospitaliers », plaidait Fabrice Bureau sur les ondes de la RTBF.

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