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Formation fédérale: la meilleure formule reste avec le PS et la N-VA, selon Koen Geens

La mission du vice-Premier ministre Koen Geens (CD&V) en vue de former un gouvernement fédéral a été prolongée d’une semaine, a annoncé le Palais lundi midi à l’issue du rapport qu’a fait au Roi le chargé de mission. Le prochain rapport est attendu le 17 février.

Le 31 janvier, à l’issue de la mission d’information des présidents Georges-Louis Bouchez (MR) et Joachim Coens (CD&V), le chef de l’Etat a confié au vice-Premier ministre CD&V la charge « de prendre les initiatives nécessaires permettant la mise en place d’un gouvernement de plein exercice ». L’intéressé avait alors expliqué qu’il s’entretiendrait avec les dix partis toujours en lice, huit mois après les élections, pour former un gouvernement fédéral mais qu’il aurait des contacts privilégiés avec la N-VA et le PS, premiers partis au nord et au sud du pays.

« Je jouis jusqu’à présent de la confiance de tous les partis pour trouver des possibilités qui permettent de sortir de cette situation », a expliqué M. Geens à l’issue de son audience avec le Roi.

Fidèle aux propos qu’aussi bien lui que son parti ont tenus ces derniers mois, le chargé de mission juge toujours qu’une coalition fédérale doit jouir d’un large soutien, et qu’elle doit donc impliquer le PS et la N-VA.

« Je m’informe aussi largement que possible mais la meilleure formule pour avoir l’appui de tout le pays pour un gouvernement futur reste une formule dans laquelle ces deux partis prendraient place. Je ne l’ai jamais caché », a dit M. Geens.

L’impossible alliance entre les nationalistes flamands et les socialistes francophones a été au centre des tractations politiques depuis le 26 mai, aussi bien dans le chef des informateurs Didier Reynders (MR) et Johan Vande Lanotte (sp.a) que des préformateurs Geert Bourgeois (N-VA) et Rudy Demotte (PS) et des informateurs Bouchez et Coens. Jusqu’a présent, aucune de ces missions n’a été couronnée de succès. Seul l’informateur Paul Magnette (PS) s’est détourné de cette formule pour tenter un arc-en-ciel, éventuellement élargi à un autre parti, sans succès non plus.

Les socialistes continueront à répondre aux invitations qu’on leur adresse mais les points de vue des deux formations semblent toutefois rester inconciliables et n’ont pas évolué en une semaine, soulignait-on lundi après-midi dans les rangs PS. Il n’est pas question de reproduire la politique de la coalition suédoise (libéraux, N-VA, CD&V) qui « a été sanctionnée par les électeurs », ajoutait-on.

Le chargé de mission royale a insisté sur la « confiance » et la « discrétion » qui sont les mots d’ordre de sa tâche. Il a d’ailleurs publié lundi un matin un tweet agrémenté de la chanson « Silence is golden » (1967) du groupe anglais « The Tremeloes ».

A bonne source, l’on apprenait toutefois que M. Geens allait soumettre cette semaine une note aux différents présidents de parti. Parviendra-t-il à construire un pont entre PS et N-VA ou au contraire peut (veut)-il convaincre son parti que la voie est sans issue et qu’il faut examiner la formule « Vivaldi » (socialistes, écologistes, libéraux, CD&V)? A lire M. Bouchez ce week-end, avant que son tandem avec M. Coens ne soit brusquement interrompu le 31 janvier, cette solution était à portée de main.

En cas de blocage persistant, la perspective d’élections anticipées pourrait sérieusement se préciser. Aux yeux de certains partis, les vives critiques du PS à l’égard de la politique budgétaire du gouvernement sortant avaient d’ailleurs un parfum préélectoral.

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