« Être une femme est symboliquement fort » estime Annemie Schaus, nouvelle rectrice de l’ULB
Annemie Schaus, élue ce mardi soir pour un mandat de 4 ans prochaine rectrice de l’Université libre de Bruxelles (ULB), veut défendre une « université ouverte, solidaire et enthousiaste », selon les mots résumant sa vision. Elle succède au recteur sortant Yvon Englert.
« Je pense que le fait d’être une femme est symboliquement fort, non pas uniquement par militantisme féministe mais parce que cela montre qu’on peut donner sa confiance à une femme, qu’elle n’est pas nécessairement plus naïve, plus manipulable… », estime Annemie Schaus.
Elle remarque aussi que des qualités plus typiquement féminines qui transparaissaient de son programme ont été appréciées pendant la campagne, notamment le fait d’être dans l’empathie, à l’écoute. « Un de mes axes prioritaires est de faire en sorte que l’université redevienne un ascenseur social et je pense que pour cela il faut s’occuper de ceux qui arrivent marqués par l’inégalité du secondaire avec des outils de remédiation », met en exergue la future rectrice.
« Avant la crise du COVID, 133.000 étudiants en communauté française émargeaient au CPAS, dont un sur trois à l’ULB, et je pense que la situation se sera aggravée avec la crise du COVID. Il faut vraiment réfléchir à des actions concrètes : des soutiens financiers, trouver des logements à des prix accessibles… Un autre axe est de travailler sur la formation initiale des enseignants du secondaire ».
Dans une continuité d’idées, elle veut revenir à un bachelier plus généraliste, avec plus de cours de culture générale, « non seulement pour compenser un peu le secondaire, mais indépendant de cela c’est aussi une spécificité de l’université : un enseignement plus universaliste avant d’être complètement spécialisé », selon Annemie Schaus.
Ranimer l’enthousiasme du personnel
« Cela renforce aussi l’enseignement de la citoyenneté ». Elle remarque encore que l’échec des étudiants et la durée des études ont augmenté depuis le décret Paysage : « La ministre et toutes les universités partagent ce constat, même si je ne sais pas si nous aurons toutes les mêmes priorités. Je pense que l’ULB se préoccupera plus particulièrement de la précarisation des étudiants. Ils arrivent sur le marché du travail plus tard et comme les études sont allongées, souvent ils travaillent pendant leurs études, ce qui fait qu’ils n’arrivent plus à venir aux cours, qu’il y a un burn-out étudiant… Le taux d’échec est tel que l’ascenseur social ne fonctionne plus. Il est grippé. Je viens d’un milieu de petite classe moyenne et je suis de la première génération de diplômés de l’université, mais je ne suis pas sûre qu’à l’heure actuelle je pourrais réussir de la même manière ».
Enfant de l’ULB, elle veut aussi ranimer l’enthousiasme du personnel : « Quand j’entends des gens déçus et que je leur demande pourquoi ils restent, ils me disent qu’ils tiennent vraiment à cette maison. (…) Les professeurs ont beaucoup de charges administratives et je voudrais décloisonner l’administration et le travail des enseignants pour mutualiser ces tâches administratives. En travaillant ensemble, on peut alléger la charge des uns et des autres ».
Elle entend également alléger la charge administrative des chercheurs en les assistant pour les appels d’offres et soutenir des petits projets de recherche fondamentale. Annemie Schaus continuera le combat de ses prédécesseurs pour le refinancement des universités. Elle s’inscrit par ailleurs dans la continuité du recteur sortant Yvon Englert pour ce qui est de l’ancrage de l’université dans la ville, du développement des relations avec d’autres universités, à commencer par la VUB, et de son ouverture plus large sur l’Europe et le monde.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici