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Discours sur l’état de l’UE: réactions très contrastées parmi les eurodéputés belges

Le discours sur l’état de l’Union européenne présenté mercredi par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a suscité des réactions très contrastées dans le contingent des eurodéputés belges.

Issu du même groupe politique que l’Allemande, Benoît Lutgen (cdH, PPE), a salué le travail de la Commission sur la vaccination, les plans de relance et l’ambition climatique. Il a insisté sur la priorité à accorder à la jeunesse en termes de formation et d’emploi, avec un nouveau programme à venir (« ALMA ») pour les jeunes qui ne suivent ni enseignement ni formation. Ils auront la possibilité d’une expérience professionnelle temporaire dans un autre État membre, à la manière du programme Erasmus.

La socialiste Kathleen Van Brempt (sp.a, S&D), a vu dans le discours de l’Allemande la preuve qu’un « rêve européen » existe. « Elle a montré les justes ambitions que l’Europe doit avoir. Maintenant, nous devons les concrétiser ». Mais l’absence de réaction des eurodéputés PS Marie Arena et Marc Tarabella montre qu’un tel enthousiasme n’est pas forcément partagé dans le groupe des socialistes et sociaux-démocrates.

Pour les libéraux de Renew Europe, troisième groupe de la majorité parlementaire de l’hémicycle, le discours de la cheffe de l’exécutif européen était « porteur d’espoir et humain » et identifiait à juste titre les priorités que sont le climat, la politique étrangère et la santé publique, selon Hilde Vautmans (Open Vld). Mais, a-t-elle ajouté, la présidente Von der Leyen est restée dans la demi-mesure lorsqu’elle a évoqué la défense européenne. « Vous n’êtes pas allée assez loin pour soutenir la nécessité d’une armée européenne, l’un des thèmes qui montent dans les travaux de la conférence sur l’avenir de l’Europe ».

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La demi-mesure, c’est ce que le chef de groupe des Verts/ALE, Philippe Lamberts, a lui aussi reproché à la Commission concernant ses ambitions climatiques. Alors que « c’est la version la plus grave du bouleversement climatique qui est à l’oeuvre », il a une nouvelle fois dénoncé la faiblesse environnementale de la nouvelle Politique agricole commune et la lenteur à instaurer des taxes sur la pollution (kérosène, voitures, etc) ou pour interdire les subsides publics aux énergies fossiles. Quant à l’ambition de l’Europe sur la scène mondiale, l’UE ne sera pas un acteur géopolitique de poids tant que ses États membres ne partagent pas davantage de souveraineté, a-t-il dit. Elle restera pied et poings liés tant qu’elle placera ses approvisionnements énergétiques et ses intérêts mercantiles au sommet de ses priorités, ou qu’elle n’assurera pas son devoir d’exemplarité, notamment sur l’accueil et la dignité: « mais comment s’en donner les moyens quand le souci unique des Vingt-sept États membres est de faire en sorte qu’aucun demandeur d’asile afghan ne pose ne fût-ce qu’un orteil sur le territoire de l’Union? »

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Geert Bourgeois (N-VA, ECR) s’est focalisé sur les intérêts économiques et la nécessité de compléter le marché unique par une union numérique, du transport, de l’énergie et des marchés de capitaux. Le nationaliste a réclamé plus de subsidiarité et de différenciation au coeur des politiques européennes, une réaction plus forte aux mesures de dumping (concurrence déloyale), ainsi que davantage d’accords de libre-échange.

« Les travailleurs sont les grands oubliés de ce discours », a jugé pour sa part Marc Botenga (PTB, GUE) en pointant l’absence de citation de Mme von der Leyen sur les salaires ou les pensions. À l’inverse de l’ambition climatique, il voit trop d’engagement de la Commission en faveur d’une militarisation de l’UE: « la leçon que tire Ursula Von der Leyen de 20 ans d’intervention militaire en Afghanistan et d’un désastre sans nom: faire plus d’interventions militaires, et plus de guerres encore. »

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