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Déconfinement: les principaux points sur la table du prochain Conseil national de Sécurité

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Un nouveau Conseil national de Sécurité doit se réunir mercredi pour approuver la prochaine phase du déconfinement progressif et clarifier de nombreuses questions qui restent en suspens.

La semaine dernière, le Conseil national de Sécurité a donné le feu vert à la phase 1B du déconfinement, avec à la clé la réouverture des commerces et des visites familiales limitées à quatre personnes. Les autorités fédérale et fédérées doivent à nouveau se réunir cette semaine pour confirmer la suite du déconfinement progressif et valider une série de réouvertures. Ce CNS aura lieu demain/mercredi. Voici les principaux points de discussions attendus :

La réouverture partielle des écoles

C’est le point le plus attendu. Cette réouverture doit se faire graduellement dès le lundi 18 mai. Mais les modalités pratiques de cette rentrée scolaire doivent encore être fixées. La reprise scolaire en Wallonie et à Bruxelles se fera néanmoins en ordre dispersé, notamment en fonction des réseaux d’enseignement. Le Secrétariat général de l’enseignement catholique (SeGEC), qui chapeaute l’ensemble des pouvoirs organisateurs des écoles du réseau catholique, leur recommande de ne reprendre les cours que le mardi 19 seulement, et non le lundi 18, car les masques ne seront pas encore disponibles lundi dès la première heure dans toutes les écoles.

La stratégie de déconfinement arrêtée par le gouvernement de la FWB fin avril avec les acteurs de l’enseignement prévoit une reprise partielle et progressive des cours en 6e primaire et 6e et 7e année du secondaire à partir du lundi 18 mai. Pour la Flandre, le ministre de l’Education Ben Weyts (N-VA) a indiqué, sur base d’un sondage auprès des établissements, que plus d’une école primaire sur deux rouvrirait ses portes dès ce vendredi 15 mai, le reste suivant dès lundi 18. Dans le secondaire, deux écoles flamandes sur trois rouvriront dès vendredi, selon le ministre.

Le Conseil national de Sécurité avait déjà évoqué quelques informations pratiques concernant la réouverture des écoles. Elle ne devrait concerner dans un premier temps que certaines années et devrait avoir lieu par demi-classe. Il est notamment envisagé de laisser un espace de 4m² par élève et de 8m² par enseignant.

Les métiers « de contacts »

Tous les commerces ont pu rouvrir leurs portes ce lundi 11 mai, sauf les professions qui ont un contact physique direct avec le client. La nouvelle phase concernera donc ces métiers dits « de contacts », comme les salons de coiffure, les instituts de beauté, de massage ou encore les tatoueurs. Ils pourraient reprendre leurs activités à partir du lundi 18 mai, avec des règles d’hygiène strictes.

La réouverture des marchés

Cette réouverture, si elle est approuvée, pourrait être partielle. Denis Ducarme, ministre des Indépendants, est partisan de cette réouverture, moyennant le respect strict des mesures sanitaires. La discussion au sein du CNS pourrait tourner autour de la grandeur de ces marchés, avec une distinction entre « les petits marchés de village » (par ex avec 25 échoppes) et les grands, comme ceux de la gare du Midi à Bruxelles ou de Charleroi (environ 250 ou 300 échoppes). Le ministre de l’Intérieur, Pieter De Crem, est également favorable à donner « un peu de perspective pour les marchés ambulants ». Il évoque une décision à ce sujet cette semaine ou la semaine prochaine, mais « pas avant le 18 mai ».

La Première ministre Sophie Wilmès avait affirmé jeudi dernier à la Chambre que l’objectif des autorités est d’avoir les conditions remplies pour la réouverture des marchés à partir du 18 mai : « Je comprends cette question sur les marchés. Seuls les marchands ambulants isolés seront en effet autorisés à rouvrir à leur emplacement habituel moyennant une autorisation des autorités locales », avait-elle déjà indiqué.

Enfin un mot pour la culture ?

Le secteur se sent particulièrement délaissé par les autorités. Dans une lettre ouverte adressée à la Première ministre, le secteur met aujourd’hui en évidence le manque de perspective concrète pour la reprise de milliers d’artistes et travailleurs du milieu culturel. Les signataires pointent vers les nombreuses activités du secteur qui ne peuvent se priver de présence physique et ne peuvent être menées en télétravail. Ils demandent à la Première ministre de décréter un « état d’exception », assorti de mesures dont un revenu garanti et un prolongement du droit aux allocations de chômage pour ceux qui y ont droit dans le cadre de leurs activités artistiques et un soutien financier pour les établissements culturels. Une conférence interministérielle culture a par ailleurs lieu ce mardi. Selon la ministre de la Culture de Fédération Wallonie-Bruxelles, Bénédicte Linard (Ecolo), cela fait plusieurs semaines qu’une sorte de plan de déconfinement culturel se prépare, avec des perspectives de reprise progressive et en fonction du secteur précis « pour les mois de mai, de juin, et l’été, en différentes étapes. On a essayé de se calquer sur les phases proposées par le Conseil national de sécurité », précise-t-elle.

La question de la réouverture des musées pourrait notamment être sur la table du Conseil national de Sécurité. Un système de billetterie strict et limité pourrait par exemple permettre de garantir une distanciation sociale.

Des perspectives pour l’été

Les Belges attendent impatiemment de savoir ce qu’ils pourront faire cet été : vacances à l’étranger, vacances en Belgique, excursion d’un jour… ? A la Côté belge, les bourgmestres se préparent déjà. L’accès au littoral sera d’abord autorisé aux résidents secondaires, ensuite les locataires d’appartements seront les bienvenus et enfin les touristes d’un jour. Aucune date précise n’a encore été fixée concernant ces retours par vagues. Ces décisions doivent s’aligner sur les recommandations du Conseil national de Sécurité

Les parcs d’attractions ne seraient autorisés à ouvrir qu’à partir du 8 juin, selon HLN. Pour les zoos, cela pourrait être un peu plus tôt, indique le média flamand.

Autres sujets

Certaines décisions ont été déjà discutées au sein du Conseil national de Sécurité mais leur décision a été postposée. C’est le cas notamment des camps scouts, des stages sportifs ou encore des mariages, funérailles et autres petits évènements. « Ce n’est pas exclu que des ouvertures soient proposées », a indiqué le ministre de l’Intérieur Pieter De Crem au micro de Bel RTL.

Depuis ce lundi, les parents peuvent à nouveau assister au mariage civil ou religieux de leurs enfants, selon un arrêté ministériel publié vendredi dernier. Les mariages civils et religieux étaient encore possibles pendant la crise du coronavirus, mais en très petit comité. Seuls les conjoints, les témoins et le ministre du culte ou l’officier d’état civil pouvaient jusqu’alors être présents.

Il ne devrait cette fois-ci pas y avoir de nouvel élargissement des contacts sociaux. L’horeca restera pour sa part fermé au moins jusqu’au 8 juin.

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