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Covid : les tests rapides nous permettront-ils de retrouver notre liberté ?

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Vendredi dernier, le Comité de concertation a annoncé la possibilité d’une série d’assouplissements à partir du 1er mai. Pour réduire le risque de contamination, il misera sur les tests antigéniques rapides. Une solution qui permettrait de retrouver une partie de notre liberté, certes, mais qui n’est pas un remède miracle.

Si les tests rapides détectent les antigènes en 15 minutes, ils sont moins fiables que les tests PCR effectués par un professionnel où l’échantillon est analysé en laboratoire. « C’est vrai que les tests antigéniques rapides sont plus aptes à détecter de fortes charges virales, soit quand les gens sont très contagieux », déclare le microbiologiste Herman Goossens (Université d’Anvers) au quotidien Le Soir.

Charge virale élevée

Il souligne d’ailleurs que ce n’est pas parce que le résultat du test rapide est négatif que l’on n’est pas contagieux. Ces tests rapides fonctionnent bien auprès de personnes qui présentent une charge virale élevée, mais pas sur les patients en début ou en fin de période de contamination.

Les autorités n’ont pas encore décidé dans quelles circonstances, les tests rapides seront requis. « Il y a beaucoup de points de discussion. Réaliser un autotest pour rendre visite à ses grands-parents n’est pas du tout la même chose que de se faire tester pour avoir accès à un match de football » explique Karine Moyens, présidente du Comité interfédéral Testing & Tracing, au quotidien De Morgen.

« Moi, je pense que si c’est pour permettre d’aller skier par exemple, ce n’est pas une bonne idée. Mais pour se rendre à une réunion de famille, il me semble que l’on peut faire confiance aux gens parce qu’ils n’ont pas envie de contaminer leurs proches », estime également Herman Goossens, interrogé par Le Soir.

Vendredi dernier, Herman Goossens a annoncé devant la commission spéciale Covid de la Chambre que le nouveau système de tests salivaires rapides qu’il a développé est prêt. Président de la « task force » chargée de la politique de test en Belgique, Herman Goossens indique avoir essayé la technique dans trois écoles flamandes. Ce test rapide est différent de celui développé par l’Université de Liège, avec lequel travaille le gouvernement wallon.

Pour Goossens, la loi votée du 22 décembre dernier organisant le testing en Belgique est un bon texte, qui permet d’éviter l’anarchie. Pour l’instant, les tests rapides ne peuvent être vendus qu’à des professionnels et ne sont donc pas disponibles par exemple dans les pharmacies et les supermarchés. « Si les autotests rapides devenaient disponibles, la vente serait alors régulée dans un futur arrêté royal », indique Ann Eeckhout, porte-parole de l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS).

« Les enfants se testent eux-mêmes »

Aux yeux de Goossens, la loi est toutefois trop stricte. « La loi interdit les autotests. Dans mon laboratoire, on peut analyser 7.000 tests par jour. Mais il faut prélever les échantillons à tester ! D’où l’importance de l’autoprélèvement. » Il a à ce titre appelé à lever les « corporatismes ». « En Autriche, les enfants se testent eux-mêmes ! Mon petit-enfant de 9 ans est tout à fait capable d’utiliser un écouvillon ! »

Pour l’instant, « aucun autotest antigénique rapide n’est approuvé sur le marché européen », pointe Ann Eekchout de l’AFMPS. L’Allemagne a, elle, prévu une exception, permettant que certains tests antigènes destinés à un usage professionnel puissent être achetés par le public, précise-t-elle. Et selon les journaux locaux, ceux-ci partent comme des petits pains.

Avec Belga

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