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Covid : de fausses attestations de tests vendues sur les réseaux sociaux

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Suite à la demande accrue d’attestations de dépistage Covid, qu’elles soient négatives (pour partir en voyage, par exemple) ou positives (pour ne pas aller travailler), on constate actuellement un trafic de fausses attestations de tests Covid sur les réseaux sociaux. Un trafic qui n’est pas sans danger pour l’évolution de la pandémie.

En quelques minutes, des faussaires fabriquent une attestation positive ou négative au nom d’un laboratoire ou d’un médecin. Pour une attestation négative, il faut débourser 20 euros, selon la VRT qui a tenté l’expérience (avant de détruire les faux documents) alors que pour un test positif les faussaires demandent 30 euros.

À en croire la VRT, c’est une forme d’escroquerie difficile à détecter parce que les certificats officiels ne sont pas formalisés . Quelqu’un qui maîtrise un peu Word, peut d’ailleurs en fabriquer lui-même.Le problème pour les autorités, c’est que pour détecter la supercherie, il faut contacter le laboratoire ou le médecin qui figure sur le certificat pour demander si le propriétaire a réellement été testé. Les collaborateurs de compagnies aériennes, chargés de vérifier les attestations de tests Covid négatifs exigés par certains pays, tels que l’Italie ou l’Espagne par exemple, n’ont pas le temps de procéder à un appel.

Usurpation d’identité

Jeudi dernier, la police de Bruxelles-Ixelles a arrêté un homme de 18 ans vendant sur les réseaux sociaux de fausses attestations médicales pour le Covid. Le suspect a été mis à disposition du parquet. Il a été arrêté alors qu’il cherchait à vendre une attestation de test Covid-19 contrefaite. Pour ce faire, il modifiait le certificat d’un laboratoire et utilisait le nom d’un médecin généraliste bruxellois. C’est ce dernier qui a dénoncé les faits quand il a eu connaissance de l’usurpation d’identité dont il était victime.

Pierre Van Damme, épidémiologiste et expert en vaccins à l’Université d’Anvers, ne cache pas son inquiétude. « Si quelqu’un de potentiellement positif produit une fausse attestation négative, il devient impossible de contrôler la transmission du virus. Ces attestations n’ont alors plus aucune valeur », déclare-t-il à la VRT. Aussi plaide-t-il en faveur d’un meilleur système de contrôle, qui intègre un code QR par exemple.

Dix ans de prison

La VRT rappelle que la contrefaçon et l’utilisation d’attestations sont un délit passible de dix ans d’emprisonnement et d’amendes. Parmi les faussaires, il y a aussi des escrocs qui promettent de fabriquer une attestation, mais qui disparaissent de la circulation après le versement de la somme demandée.

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