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Communales 2018 : à Woluwe-Saint-Pierre, Cerexhe va-t-il faire entrer le MR dans la majorité ?

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Le bourgmestre CDH dirige une commune dont le parti dominant reste le MR, rejeté dans l’opposition. Benoît Cerexhe a tenté de faire entrer les bleus dans la majorité régionale.

Benoît Cerexhe,  » homme girouette « , pour lequel  » seul compte le pouvoir  » ? C’est Didier Gosuin qui l’a dit. Le ministre régional (DéFI) a dézingué en ces termes, l’été dernier, le bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre et chef de groupe CDH au parlement bruxellois. A l’époque, Cerexhe sollicitait DéFI en vue de reproduire, à Bruxelles, le scénario wallon : éjecter le PS de la majorité et gouverner avec le MR. En vain. Gosuin a accusé Cerexhe de  » ne plus jurer que par le MR  » quelques années après avoir rejeté les libéraux dans l’opposition à la Région (en 2004), puis à Woluwe-Saint-Pierre (en 2012). Selon le ministre, Cerexhe s’apprêterait à changer d’attelage dans sa commune, où il aurait besoin de l’appui des réformateurs.

Rétroactes. Aux élections d’octobre 2012, la liste MR du bourgmestre Willem Draps obtient 36,3 % des voix, ce qui en a fait la première formation de la commune avec 14 sièges sur 33, contre 9 pour le CDH. Lors de la nuit qui suit le scrutin, Cerexhe conclut un accord de majorité avec le FDF, Ecolo et une liste de  » dissidents  » anti-Draps. Le centriste-humaniste rafle ainsi l’écharpe mayorale, après trois décennies de règne libéral sur la commune. Le bourgmestre sortant ne décolère pas, qualifie la nouvelle majorité d’alliance  » de bric et de broc « . Depuis lors, chaque conseil communal est une occasion, pour les anciens édiles MR, de tirer à boulets rouges sur la majorité.

Communales 2018 : à Woluwe-Saint-Pierre, Cerexhe va-t-il faire entrer le MR dans la majorité ?

La section MR s’est surtout déchaînée contre le projet emblématique de la législature : la rénovation de la place Dumon, à Stockel. Dès juin 2016, elle a attisé, à coups de tracts alarmistes, la grogne des commerçants, hostiles à la suppression des places de stationnement. La majorité a finalement accepté de conserver des places payantes de parking de courte durée. Les libéraux dénoncent aussi la gestion  » calamiteuse  » du chantier, qui aurait dû s’achever fin 2017 (l’inauguration est désormais prévue au printemps). Dernier couac en date : à peine achevé, le kiosque édifié pour abriter une friterie, un glacier et des toilettes publiques a dû être démoli pour cause de défaut de construction.

Pour reconquérir le pouvoir, le MR mise sur la nouvelle génération : la liste libérale sera emmenée par Alexia Bertrand, cheffe de cabinet du vice-Premier ministre Didier Reynders, administratrice du holding Ackermans & van Haaren et fille du président de cette multinationale. Willem Draps poussera cette liste bilingue, baptisée Open MR. Encore faut-il, pour espérer entrer dans une majorité, se faire des alliés. Un accord se dessine-t-il entre les libéraux et Benoît Cerexhe, dont le parti, mal en point, atteint à peine le seuil de 5 % à Bruxelles selon les sondages ?  » Il est peu probable que le mayeur CDH réédite, en octobre, le coup de 2012, mais en sens inverse, au profit des bleus, pronostique un élu de la majorité. Ce serait écorner son image. Cerexhe doit prouver qu’il peut être un politicien fiable et constant.  » Le mayeur a, nous dit-on, rencontré des élus DéFI et Ecolo pour les rassurer, leur dire que sa tentative de l’été dernier de remettre le MR en selle à la Région ne signifie pas qu’il souhaite faire de même dans la commune.

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