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Au MR, le jeu des chaises musicales tourne à la bérézina

Vendredi matin, Christophe Collignon, le nouveau ministre régional des Pouvoirs locaux et du Logement, prêtera serment devant le Parlement de Wallonie réuni en séance plénière.

Si les plans du président du MR, Georges-Louis Bouchez, n’avaient pas capoté, il aurait dû être accompagné par Denis Ducarme, remplacé au fédéral par David Clarinval et initialement appelé à succéder à Valérie De Bue au sein de l’exécutif régional.

Mais c’était sans compter sur le décret spécial voté en mai 2019 par le Parlement de Wallonie qui prévoit une représentation d’au moins 30% de femmes – ou d’hommes – au gouvernement wallon.

Or, en remplaçant Valérie De Bue – qui, selon des sources bien informées, n’aurait appris la nouvelle que quelques dizaines de minutes avant le tweet du président du MR – par Denis Ducarme, le compte n’y était plus, l’exécutif régional n’étant plus composé que de deux femmes – Céline Tellier (Ecolo) et Christie Morreale (PS) – sur huit ministres.

Contraire au droit wallon, la candidature de Denis Ducarme aurait donc été déclarée irrecevable, ce qui a forcé le MR à faire machine arrière. Aux dernières nouvelles, Valérie De Bue – pour qui les partenaires de la majorité semblent avoir pris fait et cause – restera donc ministre régionale du Tourisme, de la Fonction publique, du Patrimoine et de la Sécurité routière tandis que la députée régionale Diana Nikolic deviendra cheffe de groupe des libéraux au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, un poste que devait occuper Mme De Bue si tout s’était déroulé comme l’avait imaginé la présidence du MR. Quant à Denis Ducarme, déjà remplacé au fédéral, il devrait devenir chef de groupe à la Chambre, ce qui pourrait également faire grincer des dents.

On le voit, le jeu de chaises musicales initié par le MR a viré au fiasco et il se dit que les ténors du parti, rivés à leur GSM, n’ont pas décoléré de la matinée, tempêtant contre un président qui a ignoré – volontairement ou pas – ce décret wallon pourtant connu de tous les observateurs. Selon plusieurs sources, les téléphones ont chauffé, les décibels sont montés et la menace d’une démission a même été brandie. Cet épisode s’ajoute aux tensions survenues il y a une dizaine de jours entre le jeune président libéral et plusieurs négociateurs exaspérés par son attitude dans les discussions fédérale et une interview guère diplomate dans un magazine flamand à l’heure où un accord commençait à se nouer. L’incident avait, dit-on, affaibli le MR. Et pour verser de l’eau au moulin de ses détracteurs, le choix de Mathieu Michel, frère de l’ex-Premier ministre, comme secrétaire d’Etat laisse plus d’un libéral perplexe.

Contacté à plusieurs reprises, Georges-Louis Bouchez n’a jamais donné suite.

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