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Attentat au Musée juif: le tireur était probablement habitué à tirer sur des cibles humaines

Le Vif

« Non seulement le tireur était une personne « familière des armes à feu (..) pour tirer sur des cibles humaines », a notamment déclaré l’un des médecins légistes, mardi, devant la cour d’assises de Bruxelles, lors du procès de l’attentat au Musée juif de Belgique.

L’audience de mardi matin a été consacrée à l’exposé des experts légistes. Le médecin qui a procédé aux autopsies a notamment expliqué que les lésions observées sur les victimes témoignent d’un certain sang-froid du tueur.

Sur question, il a également déclaré que le tireur était probablement une personne « familière des armes à feu », et probablement quelqu’un qui était habitué à tirer sur des cibles humaines.

Dans son exposé, le médecin a tout d’abord expliqué que les époux Riva présentaient chacun une seule plaie d’entrée dans le haut de la nuque, et pas d’orifice de sortie. Une localisation qui s’apparente à une « exécution ».

Selon lui, la trajectoire montante des balles s’explique par le fait qu’ils avaient la tête penchée vers le présentoir de dépliants qui se trouvait dans l’entrée du musée.

Concernant Dominique Sabrier, le légiste a exposé qu’elle présentait de nombreuses plaies au visage, au bras, à l’épaule, ainsi que des contusions liées à des projectiles qui ont traversé d’autres objets.

« Les lésions montrent que les faits ont été commis de manière extrêmement rapide », avec des « certitudes » dans le chef du tireur, a affirmé le médecin devant la cour. Les décès sont survenus très rapidement, a-t-il précisé en commentant les images difficiles des autopsies.

Mardi après-midi, la cour a entendu deux amies de Dominique Sabrier qui ont évoqué la personnalité de celle-ci.

Elles ont raconté qu’en 2014, elles venaient tout juste de retrouver leur amie, après de nombreuses années de séparation. Elles l’ont décrite comme une femme érudite, qui avait ses idées sans pourtant les imposer aux autres, très active, douce et charmante.

Autres témoins

La cour a également entendu le témoignage d’un ami d’Alexandre Strens, que ce dernier considérait comme son oncle. « Je l’avais rencontré à Louvain-La-Neuve quand il était étudiant. Lorsqu’il s’est installé à Bruxelles après une mauvaise passe à Liège, il s’est domicilié chez moi. Je l’ai aidé à reprendre du poil de la bête », a-t-il raconté, décrivant le jeune homme comme intelligent, leader dans l’âme, ambitieux et multilingue.

Enfin, la cour devait encore entendre quatre autres témoins, dont la soeur, le père et le petit-ami d’Alexandre Strens, mais ces derniers ne se sont pas présentés. La cour a donc relu leurs déclarations.

Dans ses auditions, le père d’Alexandre Strens avait déclaré qu’il n’avait plus que des contacts par téléphone avec son fils depuis son divorce avec la mère de ses enfants en 2002.

La soeur du jeune employé du Musée juif, elle, avait expliqué qu’elle était très proche de son frère, plus jeune d’un an seulement.

« Il avait bon coeur, était généreux, témoignait beaucoup d’attention pour notre mère, et il était parfois trop fier et têtu, ce qui avait du bon dans certains cas », avait-elle dit.

« Il menait une vie moderne. Sa religion, c’était sa vie privée, je pense que c’était avant tout un humaniste. Il était aussi très diplomate, il pouvait s’accommoder à tous les caractères », avait-t-elle détaillé.

Elle avait terminé son audition par un commentaire peu élogieux vis-à-vis de la police et du personnel médical. « La façon dont son décès nous a été communiquée a été humaine et violente! Or, c’était une douleur mentale et physique insupportable pour nous. »

Les débats se poursuivront mercredi avec l’audition d’experts en radicalisation et d’autres témoins ayant rencontré Mehdi Nemmouche entre les faits et son départ pour Marseille.

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