Attaques au couteau contre des militaires à Bruxelles © BELGAIMAGE

Attaques au couteau à Bruxelles et Londres : ce que l’on sait

Le Vif

Un Belge d’origine somalienne a agressé des soldats au couteau vendredi à Bruxelles avant d’être abattu et un homme a été arrêté dans la même soirée à Londres après avoir blessé des policiers, dans un contexte de multiplication des attaques jihadistes en Europe.

L’attaque en Belgique a rapidement été qualifiée de « terroriste » par les autorités et la police britannique a annoncé dans la nuit que l’assaillant arrêté devant le palais de Buckingham était détenu « dans le cadre de la législation antiterroriste ».

Ces deux attaques sont survenues alors qu’une grande manifestation pour la paix est prévue samedi après-midi à Barcelone, une semaine après les attentats de Barcelone et de Cambrils qui ont fait 15 morts et plus de 120 blessés les 17 et 18 août.

A Bruxelles, le parquet fédéral belge a indiqué avoir ouvert une enquête pour des « faits de tentative d’assassinat terroriste », après l’attaque commise sur un boulevard en plein coeur de la capitale belge.

L’assaillant « s’est précipité dans le dos » de trois militaires « et les a frappés » avec un couteau, « en criant +Allah Akbar+ » (Dieu est le plus grand en arabe), selon les détails donnés samedi matin par les enquêteurs.

-‘Deux corans’-

L’un des militaires a alors riposté en ouvrant le feu. « L’homme a été touché à deux reprises et est décédé peu après, à l’hôpital, des suites de ses blessures », a détaillé le parquet, ajoutant que l’agresseur, outre son couteau, « était aussi en possession d’une arme à feu factice et de deux corans ».

L’assaillant, né en 1987, « est de nationalité belge, d’origine somalienne » selon cette même source, précisant qu’il « est arrivé en Belgique en 2004 et a obtenu la nationalité belge en 2015 ».

Il n’était « pas connu pour des faits de terrorisme, mais bien pour un fait de coups et blessures en février 2017 ».

L’attaque a eu lieu peu après 20h00 à proximité de la Grand Place, l’une des zones où patrouillent des militaires armés, en raison de la menace terroriste en Belgique. Cette présence avait été renforcée après les attentats du 22 mars 2016, qui avaient fait 32 morts dans la capitale belge.

« J’ai entendu des cris et directement deux coups de feu », a dit à l’AFP Yohan (il n’a pas souhaité donner son nom de famille), qui se trouvait vendredi soir sur une terrasse proche du lieu de l’attaque à Bruxelles.

Il ajoute avoir vu, en s’approchant, « un militaire qui saignait à la main et un homme à terre » qui « portait la barbe et avait aussi une capuche ».

La Belgique a été la cible en mars 2016 d’un double attentat par des kamikazes se réclamant de l’Etat islamique (EI), qui a fait 32 morts et plus de 150 blessés, la pire attaque terroriste jamais commise en Belgique.

Depuis, elle a été le théâtre de plusieurs agressions contre des militaires ou des policiers. Un Algérien vivant en Belgique avait notamment attaqué à la machette et blessé le 6 août 2016 deux policières à Charleroi (sud) aux cris de « Allah Akbar », avant d’être abattu, une attaque revendiquée par l’EI.

– Grand couteau –

A Londres, la police a indiqué dans la nuit que l’homme arrêté pour l’attaque devant la résidence de la reine Elizabeth II était détenu dans le cadre du « Terrorism Act 2000 », la législation antiterroriste britannique. Il aurait entre 20 et 30 ans.

Il a stoppé sa voiture vers 20h35 locales (19h35 GMT) près d’un véhicule de police devant le palais, où ne se trouvait pas la reine.

« Les policiers ont remarqué un grand couteau dans sa voiture et sont allés l’arrêter », selon la police britannique. « Au cours de l’opération d’interpellation, deux policiers ont été légèrement blessés au bras ». Ils ont reçu des soins dans un hôpital, qu’ils ont pu quitter quelques heures plus tard.

« L’action rapide et courageuse des deux agents a permis que le suspect soit interpellé très rapidement », a déclaré un policier, Guy Collins. « Aucun membre du public n’a été impliqué » dans l’incident, a-t-il ajouté.

La Grande-Bretagne a été durement frappée par le terrorisme cette année, avec trois attentats revendiqués par le groupe Etat islamique depuis mars.

A Londres, des assaillants ont utilisé par deux fois un véhicule pour percuter des passants avant des les attaquer avec des couteaux, en mars (5 morts) et en juin (8 morts). En mai, un homme s’est fait exploser avec une bombe artisanale à la sortie d’un concert à Manchester, faisant 22 morts.

D’autres attaques ou tentatives présumées ont eu lieu récemment ailleurs en Europe.

En Finlande, une attaque au couteau, également qualifiée de terroriste, avait fait deux morts et huit blessés le 18 août.

Aux Pays-Bas, un concert du groupe de rock américain Allah-Las a été annulé mercredi soir à Rotterdam sur la foi d’une information « concrète » reçue d’Espagne sur un projet d’attentat. Mais des doutes sont apparus quant à l’authenticité de cette menace et la presse néerlandaise évoquait vendredi la piste d’un éventuel canular.

Des dizaines de milliers d’Espagnols et d’étrangers étaient attendus à Barcelone samedi pour une grande manifestation en réaction aux attentats jihadistes meurtriers des 17 et 18 août.

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