Alain Maron (Ecolo), ministre régional bruxellois. © Belga

Après ses critiques contre le déconfinement, Ecolo doit-il quitter les gouvernements?

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

La question est posée par certains après la fronde verte. En guise de riposte, le ministre bruxellois Alain Maron interroge le fonctionnement du Conseil national de sécurité. La rupture est plutôt entre fédéral et entités fédérées.

Ecolo est parti en guerre contre le plan de déconfinement progressif décidé vendredi soir par le Conseil national de sécurité. Depuis ce weekend, les coprésident et ministres verts regrettent le manque de dimension humaine et la prédominance donnée à l’économie. Présents dans les majorités wallonne, bruxelloise et francophone, le parti y a-t-il encore sa place dès lors qu’il ne peut visiblement faire entendre son point de vue ?

La question, piquante, a été posée par Philippe Walkowiak, journaliste politique à la RTBF : « Quand on ne pèse pas dans les choix d’un gouvernement où l’on siège, il n’y a généralement qu’une seule conclusion à en tirer. Chiche? » Première réplique du ministre bruxellois Alain Maron : « Suite aux déclarations d’Ahmed Laaouej (PS) au JT de la RTBF prenant ses distances avec des décisions du Conseil national de sécurité (où le PS est présent en direct), vous allez poser la question du « tirage de prise » ou de la démission des ministres-présidents ou que sais-je? Ou alors vos considérations sont à géométrie variable? ». « Cela vaut pour tous », rétorque le journaliste.

Ecolo n’a effectivement aucun représentant ‘en direct’ au Conseil national, seuls les ministres-présidents étant à la table. Quant aux socialistes, ils sont plusieurs à avoir critiqué le plan tel qu’il a été présenté. Outre Ahmed Laaouej, le vice-président du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Frédéric Daerden, a embrayé sur le même thème : « L’économie d’accord mais le social d’abord. Faire l’inverse revient à nier la finalité de l’être humain. »

Olivier Maingain et Sophie Rohonyi (DéFi), présents dans la majorité bruxelloise, ont eux aussi exprimé de sérieuses réserves : « Donc, souligne la députée fédérale. Pour revoir ses parents avant le 18 mai, il faut soit les initier au kayak soit leur donner rdv au centre commercial. A part ça, le bien-être mental de la population est une vraie priorité du gouvernement fédéral. »

Alain Maron peste, toujours en réplique à la question initiale : « J’attire votre attention sur le fait que le président de Défi s’est aussi exprimé dans la même ligne… peut-être que ça pourrait interroger la compréhension du fonctionnement du Conseil national de sécurité et illustrer encore combien les ministres-présidents régions y sont à titre d’invités et sans mandat. »

Plutôt que la démission éventuelle des écologistes, cette passe d’armes illustrerait plutôt la rupture annoncée entre le gouvernement minoritaire fédéral et une partie des majorités régionales (qui allient PS, Ecolo et DéFi au MR) sur fond déconfinement annoncé dans la douleur.

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