Alain Hubert © Belga

Alain Hubert: « Que Charles Michel fasse respecter l’Etat de droit »

La justice a condamné la secrétaire d’Etat à la Politique scientifique Elke Sleurs six fois en 16 mois pour avoir écarté la Fondation polaire de la gestion de la station Princesse Elisabeth.

Mme Sleurs n’a pas respecté une seule de ces décisions et, pire, « elle assume désormais son comportement séditieux », s’insurge l’organisation dans une lettre ouverte envoyée mardi au Premier ministre. « Que Charles Michel fasse respecter l’Etat de droit », a imploré l’explorateur Alain Hubert lors d’une conférence de presse.

Le 23 septembre dernier, le Conseil d’Etat a suspendu l’arrêté royal de 2015 qui visait à rompre le partenariat entre l’Etat et la Fondation polaire en écartant cette dernière de la gestion et de l’exploitation de la station Princesse Elisabeth. Cette suspension est exécutoire immédiatement et la Fondation polaire doit donc être considérée comme le seul opérateur de la base située en Antarctique. Pourtant, Elke Sleurs (N-VA) a déjà fait savoir que l’armée serait en charge de la saison.

Interloquée, la Fondation polaire a demandé des explications au cabinet de la secrétaire d’Etat. « Vous comprenez que nous défendons les intérêts de l’Etat, même s’il existe un arrêt », lui a-t-on simplement répondu dans un courriel que la Fondation a relayé à la presse. « Des gouvernants, les nôtres, refusent de se conformer à la Constitution, à la loi et aux décisions de justice », s’étrangle celle-ci dans sa lettre ouverte. « On ne peut pas accepter une telle attitude, inconcevable dans un Etat de droit.

Le Premier ministre doit rappeler à l’ordre sa secrétaire d’Etat », a renchéri Alain Hubert, qui se demande comment un gouvernement libéral peut se défaire ainsi d’un partenaire privé sans le moindre ménagement. La N-VA cherche-t-elle à dépecer le dernier joyau international de la Belgique fédérale? Si vraiment l’Etat veut rompre la convention qu’il a conclue avec la Fondation polaire, il peut le faire mais en respectant les conditions prévues, à savoir le paiement de 16 millions d’euros (moins les amortissements) à l’organisation, qui a conçu, financé et construit la station, a souligné l’un de ses administrateurs, Philippe Bodson.

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