Agriculture : les terres belges parmi les plus chères d’Europe

Le Vif

Si l’inflation du prix des terres agricoles est préoccupante partout en Europe, elle a été particulièrement importante en Belgique durant les dernières décennies, indique lundi l’association FIAN Belgium, section belge du réseau FIAN International (FoodFirst Information and Action Network). Dans une étude intitulée « Pour un meilleur accès à la terre en Belgique et en Europe », l’organisation indique qu’en 10 ans, soit de 1995 à 2006, le prix moyen d’un hectare de terre agricole belge a été multiplié par 3, passant de 9.727 euros à 27.190 euros.

« La Belgique est le pays d’Europe qui a connu la hausse la plus importante sur cette période et le pays où le prix du foncier est le plus élevé, après les Pays-Bas », indique l’étude, qui précise toutefois que les statistiques officielles ne vont que jusqu’en 2007 et qu’il est donc ardu d’objectiver les données pour les années plus récentes. La raison de l’inflation est à trouver dans la concurrence accrue quant à l’acquisition de terres, selon FIAN. L’accroissement de la population et l’urbanisation galopante poussent au fil du temps à convertir des terres agricoles en terrains industriels, ou pour des services, transports, habitat ou loisirs. Ce phénomène d' »artificialisation » des sols touche tous les pays d’Europe. Une comparaison parlante: « L’Europe à 22 a perdu 30 millions d’hectares de terres agricoles entre 1961 et 2003, soit la superficie de l’Italie. (…) Entre 1990 et 2000, ce sont près de 275 hectares de terre qui ont été perdus par jour, l’équivalent de 315 terrains de foot (0,8 ha) ». La concurrence autour de l’achat de foncier a logiquement entraîné une hausse des prix, devenus disproportionnés par rapport à la valeur d’usage agricole du lopin concerné. « La terre, en tant qu’outil de travail, ne peut donc plus être amortie par la seule activité agricole », déplore FIAN, qui note que cela ouvre la porte à la primauté de la spéculation à long terme. L’équilibre économique des fermes s’en trouve menacé, et l’accès à la propriété quasi impossible aux jeunes agriculteurs confrontés à la disparition des petites exploitations diversifiées au profit de géants de la monoculture qui accaparent les terres.

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