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Voitures électriques: ça bouge sur le marché de l’occasion

Le déploiement des véhicules électriques ne bouscule pas seulement le marché du neuf. Celui de l’occasion connaît déjà quelques tendances liées directement aux mesures annoncées. Comme le regain d’intérêt de l’essence par rapport au diesel.

Le marché des véhicules d’occasion est plutôt au beau fixe en Belgique. Si l’on observe les chiffres des huit premiers mois de 2021 publiés par Traxio, la Fédération du secteur de la mobilité, on constate une hausse de plus de 14,6% des immatriculations de voitures de seconde main par rapport à l’an dernier. 2020 a néanmoins été une année en demi-teinte, et l’augmentation des occasions entre 2019 et 2021 n’est finalement « que » de 3,3%. Mais force est de souligner la progression alors que l’immatriculation de véhicules neufs a connu un recul de 28% entre les huit premiers mois de 2019 et ceux de 2021 – avec une forte baisse en 2020.

L’intérêt pour les véhicules de seconde main s’explique notamment par la pénurie de puces électroniques qui touche une bonne partie du marché neuf et allonge considérablement les délais de livraison. Les récentes inondations en Belgique ont aussi poussé de nombreuses personnes sinistrées à vouloir trouver un véhicule immédiatement disponible et à prix réduit, ce qui a encore accentué la ruée.

Mais un autre phénomène encourage de plus en plus de conducteurs à s’intéresser aux automobiles d’occasion: la fin annoncée des moteurs à combustion en Europe. « L’incertitude par rapport à la motorisation et aux législations futures pousse les gens à se tourner vers des occasions récentes pour limiter les dégâts », observe Filip Rylant, porte-parole de Traxio. « Si ces personnes ont fait le mauvais choix, leur perte à la revente sera moindre avec une voiture d’occasion qu’avec une neuve. »

« Si ces personnes ont fait le mauvais choix, leur perte à la revente sera moindre avec une voiture d’occasion qu’avec une neuve.

Perte de valeur inévitable

Le marché de l’occasion subit certains effets liés aux mesures politiques annoncées ou en vigueur. L’instauration des zones de basses émissions a changé la donne pour le diesel: alors que celui-ci avait jusqu’à présent plus de valeur à l’achat et à la revente, il est en train de perdre du terrain par rapport à l’essence. « Cela s’explique par le fait que les moteurs à essence seront autorisés à circuler plus longtemps que ceux au diesel, précise Filip Rylant. Les véhicules de seconde main actuellement les plus recherchés sont d’ailleurs des SUV avec un moteur à essence et des normes Euro assez récentes. »

Le porte-parole de Traxio pense aussi que le récent succès des hybrides sur le marché neuf atteindra bientôt celui de l’occasion, y compris pour les acheteurs particuliers. La transition vers des véhicules de seconde main plus propres devrait ainsi s’effectuer de manière progressive, avec un petit décalage par rapport au neuf. Mais comme c’est déjà le cas pour le diesel, une perte de valeur à la revente semble inévitable pour les moteurs à combustion à mesure que l’électrique prendra le pas. Le salut pourrait alors venir de l’exportation de ces véhicules, puisque les voitures thermiques devraient rester autorisées sur d’autres continents plus longtemps qu’en Europe…

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