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Voitures de société zéro émission: un accord politique ambigu?

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

L’engagement du gouvernement de décarboniser la flotte des voitures de société à partir de 2026 sera-t-il tenu ? Voici les clés pour comprendre cette révolution verte.

« L’ambition inscrite dans l’accord de gouvernement de verdir le parc des voitures de société n’est, à ce stade, qu’une déclaration d’intention », relève Filip Rylant, porte-parole de Traxio, la fédération des vendeurs et réparateurs de voitures. « Tant que les mesures légales d’exécution ne sont pas adoptées, nous ne savons pas exactement à quoi nous en tenir. »

Les discussions techniques s’annoncent délicates, d’autant que le document de la coalition Vivaldi consacré au sujet ne manque pas d’ambiguïtés, y compris d’ordre linguistique : le texte flamand privilégie les termes « emissievrij » (sans émission) et « geen broeikasgassen » (pas de gaz à effet de serre), tandis que, de son côté, la version francophone du texte utilise l’expression « neutre en carbone« , plus floue.

Marge d’interprétation

« Si le gouvernement impose des voitures de société zéro émission, tous les moteurs à combustion interne seront exclus, remarque Joost Kaesemans, directeur de la communication de la Febiac, la Fédération belge de l’industrie automobile. Mais si c’est le concept de « neutralité carbone » qui est retenu, cela laisse une petite marge d’interprétation. Le carburant synthétique, en cours de développement dans l’industrie chimique, pourrait passer entre les mailles du filet. Car les émissions de gaz à effet de serre issues de la combustion du carburant synthétique dans un véhicule en marche sont compensées par le fait que ce carburant est produit en capturant du CO2 dans l’air ambiant. L’opération peut être considérée comme neutre en carbone. Cela dit, ne jouons pas sur les mots : la philosophie du projet du gouvernement d’Alexander De Croo est bien d’électrifier, à terme, l’ensemble du parc des voitures de société. » Ce que déplore la Fédération pétrolière belge (FBP) : « Il n’appartient pas aux autorités de favoriser une technologie particulière, estime-t-elle, car cela va à l’encontre du principe de neutralité technologique. » La FBP signale que les voitures thermiques pourront bientôt rouler avec des carburants liquides bas carbone et « climatiquement neutres ». Elle plaide en conséquence pour que toutes les technologies qui permettent « un transport à faible émission ou zéro émission » aient « une chance égale » et soient comparées well-to-wheel (du puits à la roue), donc sur l’ensemble de leur cycle de vie, de la production de l’énergie à sa consommation.

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