Voitures de société zéro émission: pourquoi exclure les hybrides?

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

L’engagement du gouvernement de décarboniser la flotte des voitures de société à partir de 2026 sera-t-il tenu ? Voici des clés pour comprendre cette révolution verte.

Le gouvernement entend imposer aux entreprises des modèles zéro carbone. Exit, donc, les voitures de société hybrides classiques ou rechargeables (plug-in), qui combinent les atouts de l’électrique en ville et l’autonomie sur route. Filip Rylant (Traxio) le regrette et interroge : « Quelles solutions seront proposées aux représentants et autres conducteurs qui doivent parcourir chaque jour pour leur société de longues distances, ou pour les infirmières et autres prestataires de soins à domicile qui font d’incessants trajets quotidiens et n’auront pas la possibilité de recharger la batterie entre deux rendez-vous ? »

« Une fausse bonne solution »

L’organisation Touring déplore, elle aussi, la mise à l’écart des modèles hybrides, qui limite l’éventail de motorisations autorisées. En revanche, InterEnvironnement s’en félicite : « Le niveau réel des émissions de CO2 des voitures hybrides rechargeables est bien plus élevé que celui annoncé par les constructeurs, signale Pierre Courbe (InterEnvironnement Wallonie). Qu’elles soient plug-in ou sans prise, les hybrides sont de fausses bonnes solutions environnementales. » Les nouveaux hybrides rechargeables émettent, en moyenne, 2,5 fois plus de CO2 que les valeurs de test officielles, selon l’organisation Transport & Environnement. Ils seraient presque aussi polluants que les hybrides sans prise : 28 tonnes de CO2 émises par un plug-in hybrid tout au long de sa « vie » (y compris les émissions liées à la production d’électricité ou de carburant), pour 33 tonnes par un hybride classique, 39 par un moteur essence, 41 par un diesel et 3,8 par un 100 % électrique.

> Voiture: quelle motorisation choisir?

Les modèles plug-in hybrid surconsomment de l’énergie en raison du poids plus élevé du véhicule pour cause d’hybridation. Et ils sont le plus souvent ou même exclusivement utilisés en mode thermique. « Ces conducteurs ne prennent pas la peine de recharger la batterie, reconnaît Joost Kaesemans (Febiac). Même pour les petits trajets en semaine, ils n’utilisent pas la puissance du moteur électrique. » La plupart des voitures de société hybrides rechargeables sont des modèles haut de gamme. Les entreprises les ont intégrées dans leur flotte pour bénéficier d’une déduction fiscale attractive. « L’intérêt pour ces motorisations est stimulé par l’aspect financier, pas par des préoccupations environnementales », admet Joost Kaesemans. L’administration belge pénalise désormais les modèles considérés comme de « faux hybrides » : les plus émetteurs de CO2 et ceux dont la batterie est trop petite. Néanmoins, bon nombre de voitures plug-in hybrid restent fiscalement avantageuses (déductibles à près de 100 %).

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