Les agents pénitentiaires en grève à la prison de Gand, le mardi 26 septembre.

Grève dans les prisons: le service minimum n’a pas pu être mis être mis en oeuvre dans 20 établissements

La grève des agents pénitentiaires, entamée dimanche soir et courant jusque mardi 22h, a été largement suivie dans les prisons du pays.

Le service minimum n’a pas pu être mis en place dans 20 prisons sur 36, faute de personnel suffisant, a indiqué mardi le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, en commission de la Chambre au cours d’un débat sur la grève en cours dans les prisons. Il n’y a toutefois pas eu d’incident majeur.

Les agents pénitentiaires ont cessé le travail dimanche soir et ce jusqu’à ce mardi à 22h. Ils protestent contre l’entrée en vigueur au début du mois de la mesure en vertu de laquelle les courtes peines seront également exécutées et qui, redoutent-ils, aggravera encore la surpopulation carcérale et les conditions de détention. Selon l’administration, le mouvement est très bien suivi. Le ministre rencontrera mercredi les syndicats. D’ici là, il s’est gardé de faire de grandes déclarations au parlement. Devant les nombreux députés qui l’ont interrogé, il a longuement rappelé les efforts déployés depuis le début de la législature pour résoudre le problème. Il a aussi réinsisté sur l’importance d’exécuter les courtes peines afin de « casser la spirale de l’impunité ».

« Les syndicats demandent une solution à court terme pour la surpopulation mais on n’a pas de solution magique pour un problème qui dure depuis de nombreuses années », a souligné le ministre.

Un plan d’action en dix points est en cours d’exécution qui repose sur la création de nouveaux établissements et de maisons de détention, des places supplémentaires dans les institutions psychiatriques, une meilleure gestion des places disponibles, l’accélération des procédures pour éviter que des détenus restent trop longtemps en préventive, l’intensification du transfèrement de détenus étrangers, etc.

Par rapport à l’an dernier, le nombre de personnes détenues est passé de 11.300 à 11.490 unités, soit près de 2% en plus alors que le nombre de place a augmenté de 8% pour passer à 10.412 unités.

L’opposition a accusé le ministre de ne pas tenir compte des griefs exprimés sur le terrain. « Votre logique ne marche pas dans les conditions actuelles mais vous n’écoutez pas, vous continuez à foncer », a lancé Nabil Boukili (PTB). Pour Vanessa Matz (Les Engagés), M. Van Quickenborne se conduit en « pompier pyromane » et se cantonne à des slogans. La députée centriste s’est également interrogée sur les chiffres avancés: « l’ajout d’un lit dans une cellule déjà remplie, c’est une solution bancale et indigne d’un État de droit ».

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