Un oeil belge sur le conclave – Lorsque la guerre scolaire belge avait coupé le contact avec le Saint-Siège

(Belga) En 1880, la Belgique décide de rompre tout lien diplomatique avec le Saint-Siège. Le jeune pays décide de rappeler son ambassadeur pour dénoncer une ingérence sur fond de guerre scolaire. Cinq années seront nécessaires pour renouer le dialogue.

Le gouvernement libéral mené par Walthère Frère-Orban, récemment élu Premier ministre, dépose en 1879 un projet de loi sur l’enseignement primaire. Il prévoit le développement d’une école officielle dans chaque commune belge et donc l’introduction d’un enseignement laïc, sans cours de religion. Adoptée de justesse par la Chambre et le Sénat malgré les protestations, cette transformation du paysage scolaire déclenche « la première guerre scolaire » en Belgique. La décision provoque d’ailleurs la colère des évêques belges, qui décident entre autres de refuser l’extrême-onction aux enseignants de l’enseignement officiel, ainsi qu’aux parents des enfants qui s’y inscrivent. Malgré la requête de Walthère Frère-Orban, le pape Léon XIII refuse de désavouer les évêques. La guerre scolaire franchit alors la frontière belge. Le Premier ministre décide de rappeler son ambassadeur auprès du Saint-Siège, Auguste d’Anethan, rompant toute relation diplomatique. « Ce sont surtout les ultramontains, un des courants les plus conservateurs, qui jugeaient cette loi inacceptable », explique Charles Ghislain, l’actuel ambassadeur de la Belgique auprès du Saint-Siège. « Le Saint-Siège avait soutenu la campagne qu’ils avaient menée et le gouvernement ne l’avait pas accepté. » En 1885, la Belgique décide finalement de renvoyer un ambassadeur auprès du Saint-Siège, notamment grâce au retour des catholiques au pouvoir. (PHD)

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