Turquie: un témoin met en cause quatre policiers jugés pour le meurtre d’un manifestant

(Belga) Un témoin est venu lundi devant le tribunal de Kayseri (centre) raconter comment quatre policiers en civil, poursuivis pour meurtre, avaient battu à mort un jeune manifestant pendant la fronde antigouvernementale d’il y a un an en Turquie.

Lors de la deuxième audience de ce procès emblématique de la répression exercée par le gouvernement turc contre les contestataires, Semih Berkay Yapici a battu en brèche la version des accusés, qui ont nié avoir passé Ali Ismaïl Korkmaz à tabac en marge d’une manifestation à Eskisehir (ouest) le 2 juin 2013. « J’ai vu Ali Ismaïl être frappé dans le dos et à la tête, encore et encore. Il a perdu l’équilibre, il est tombé à terre et sa tête a heurté une pierre. Puis il a perdu connaissance », a raconté le témoin à la barre. « Dès qu’il a commencé à reprendre conscience, il a à nouveau reçu de violents coups de pied à la tête », a poursuivi M. Yapici. « Ali Ismaïl s’est alors relevé et a pris la fuite. Cette fois, les policiers avec des masques à gaz qui l’attendaient à l’autre bout de la rue lui ont donné des coups de pied et l’ont frappé à de nombreuses reprises avec leurs matraques. Et puis je l’ai perdu de vue », a poursuivi le témoin, « son visage est resté gravé dans ma mémoire ». M. Yapici a identifié les quatre policiers comme les auteurs des coups. Victime d’une hémorragie cérébrale, Ali Ismaïl Korkmaz, un étudiant de 19 ans, est mort le 10 juillet des suites de ses blessures après 38 jours de coma. (Belga)

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